Conférence de Serge Guilbaut, à l’initiative de Perspective. La revue de l’INHA dans le cadre du numéro en préparation sur l’histoire de l’art aux États-Unis.
5 novembre 2014 – 18h
Galerie Colbert
salle Walter Benjamin
Institut national d’histoire de l’art
entrée libre
Accès : 6 rue des Petits-Champs ou 2, rue Vivienne
75002 Paris
« Je ne suis pas contre les musées ; je ne m’oppose pas au concept en tant que tel, et certainement pas à l’idée du musée comme espace démocratique où des histoires culturelles sont présentées et débattues, et où la mémoire et l’histoire dialoguent afin de ne pas succomber au mythe d’une culture unique et transcendante. Non, je m’insurge contre l’instrumentalisation du concept de musée pour générer du profit, du prestige, et contre l’espace muséal comme lieu de divertissement. Je suis contre le musée qui devient logo ou marque, contre le musée comme merveille d’architecture facilement reconnaissable dans le paysage urbain mais souvent dénué d’idées : autrement dit, contre le musée devenu un signe vide de sens. La discussion portera sur une histoire critique des musées modernes, mais elle tentera également de montrer comment les musées peuvent renouer avec la recherche pour participer au dialogue culturel et politique ; et pourquoi la recherche devrait intervenir avec plus de force dans les expositions, permettant de déstabiliser les certitudes en donnant à comprendre la façon dont les autres, à différents moments, discouraient, élaboraient des stratégies, étaient lus et comprenaient leur environnement. »
Serge Guilbaut est professeur (émérite) d’histoire de l’art à l’University of British Columbia à Vancouver (Canada). Il a écrit sur l’art moderne et contemporain et, en particulier, sur les relations culturelles et politiques entre les États-Unis et la France. Il a publié How New York Stole the Idea of Modern Art: Abstract Expressionism, Freedom and the Cold War (Chicago, 1983 ; traduit en cinq langues) ; Voir, ne pas voir, faut voir : essais sur la perception et la non-perception des œuvres (Nîmes, 1994) ; Los espejismos de la imagen en los lindes del siglo xxi (Madrid, 2009). Il a dirigé la publication de plusieurs ouvrages : Reconstructing Modernism: Art in New York, Paris, and Montreal, 1945-1964 (Cambridge, MA, 1990) ; Où va l’histoire de l’art contemporain ? (co-dirigé avec Laurent Gervereau, Laurence Bertrand Dorleac et Gérard Monnier ; Paris, 1996) ; Pierre Courthion, Chatting with Henri Matisse: The Lost 1941 Interview (Los Angeles, 2013). Il est également commissaire d’expositions : Théodore Géricault: The Alien Body, Tradition in Chaos (Vancouver, 1997) ; Up Against the Wall Mother Poster (sur les affiches de 1968, Vancouver, 1999) ; and Be-Bomb: The Transatlantic War of Images and All That Jazz, 1946-1956 (Barcelone, 2007). Il a participé en tant qu’artiste à plusieurs expositions, dont une rétrospective à Vancouver en 2012 intitulée Retro-Perspective (art et performances de 1965 à 2012).
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