Conférences : « Paris sous le règne des Bourbons » (Paris, octobre 2015-juin 2016)

Palais du LuxembourgL’Institut d’études avancées de Paris organise chaque année des cycles de conférences consacrés aux sciences humaines et sociales. Animées par des spécialistes du domaine, ces conférences sont ouvertes au public et se déroulent à l’hôtel de Lauzun, Ile Saint-Louis.

Programme en PDF : Conférences Paris_sous_le_regne_des_bourbons

Programme

6 octobre 2015 : Montrer le roi dans la ville : les places royales parisiennes de Louis XIV à Louis XVI

  • Alexandre Gady, Paris IV-Sorbonne

Durant les XVIIe et XVIIIe siècles, l’espace urbain parisien est caractérisé par l’inflation de l’image du souverain, principalement exprimée par le phénomène des « places royales » : dès le règne d’Henri IV se met en place un nouveau type d’espace, centré sur la statue du prince régnant. Vidés de leur sens en 1792, ces théâtres monarchiques sont également des machines à transformer la ville, et constituent donc d’excellents repères pour relire l’histoire de la capitale.

Alexandre Gady est professeur d’histoire de l’art moderne à l’université de Paris IV-Sorbonne et directeur du Centre André Chastel. Spécialiste de l’architecture et de l’urbanisme sous l’Ancien Régime, il est également historien de Paris.

3 novembre 2015 : La Fronde parisienne et l’éclatement de la communauté bourgeoise

  • Robert Descimon, EHESS

Lors des barricades d’août 1648, la bourgeoisie parisienne est apparue unie, en particulier au sein de la milice. À partir du ‘massacre de l’Hôtel de Ville’, le 4 juillet 1652, une guerre intestine divise ses différentes composantes sociales. La noblesse et la bourgeoisie sont désormais exclusives l’une de l’autre et la fraction inférieure de la bourgeoisie est classée aux limites des classes dangereuses, pensées comme menaçantes pour l’ordre établi. La conférence éclaire les différentes étapes de ce processus.

Robert Descimon est professeur d’histoire moderne à l’EHESS. Ses recherches portent sur la bourgeoisie parisienne et l’histoire socio-politique des élites à l’époque moderne.

1er décembre 2015 : La bourgeoisie parisienne entre corporatisme et absolutisme

  • Matthieu Marraud, CNRS

Si le système des privilèges de l’Ancien Régime est souvent associé à la noblesse, il peut l’être tout autant à la bourgeoisie. Elle aussi exerce une puissance publique sur les hommes et sur les biens et construit sa distinction avec le peuple via une opposition très forte entre marchands et artisans, entre ville et faubourgs, entre gens dignes et indignes. La bourgeoisie parisienne s’élabore ainsi à travers le conflit et le rapport de force dans un combat qu’elle perdra : la construction de l’appareil d’État se fera en grande partie contre elle.

Mathieu Marraud est chargé de recherche CNRS (CRH-EHESS). Ses recherches portent sur les rapports entre structure sociale et structure politique dans la ville d’Ancien Régime, et plus particulièrement à Paris.

5 janvier 2016 : Le Palais du Luxembourg de Marie de Médicis, 1611-1631

  • Sara Galletti, Duke University (USA)

Le Palais du Luxembourg est un lieu emblématique de la capitale dont Le Bernin estima en 1665 qu’il s’agissait là de « ce qu’il avait vu de plus beau en France ». Son opinion était loin d’être isolée : la résidence de Marie de Médicis suscite au XVIIe et XVIIIsiècle l’attention des artistes et des connaisseurs, les guides la signalent comme un passage obligé dans la capitale. La conférence est consacrée à la naissance de ce palais, à sa signification dans le contexte de son époque, à sa commanditaire et à ses concepteurs, ainsi qu’aux événements, attentes et désirs qui ont abouti à sa réalisation.

Sara Galletti est architecte diplômée et professeure d’histoire de l’art à Duke University (USA). Ses recherches portent sur l’architecture française du XVIe et XVIIe siècles.

2 février 2016 : Mode, luxe, innovation : Paris, capitale européenne du luxe au XVIIIe siècle

Natacha Coquery, Université Lyon 2

Paris est marquée depuis le Moyen Âge par la vigueur d’un commerce de luxe favorisé par la prodigalité des courtisans et la concentration d’artistes et d’artisans qualifiés. Au XVIIIe siècle, la capitale est un des grands centres européens des modes et du luxe. La conférence fait comprendre la culture de consommation à l’origine du rayonnement parisien et son évolution au XVIIIe siècle où les nouveautés se diffusent non seulement parmi les élites, mais aussi parmi les classes moins fortunées ; là gît la « culture de consommation » propre aux Lumières.

Natacha Coquery est professeure d’histoire moderne à l’université de Lyon 2 et directrice adjointe du LARHRA (UMR 5190), spécialiste de la consommation, du crédit et du commerce de détail à Paris au XVIIIe siècle.

1er mars 2016 : L’habitat parisien au XVIIIe siècle : les maisons sur les ponts de la capitale

  • Youri Carbonnier, Université d’Artois (Arras)

Les maisons parisiennes du Siècle des Lumières reproduisent des formes et des dimensions grossièrement figées depuis le siècle précédent, principalement du fait de la fixité du parcellaire. Les innovations n’en sont pourtant pas absentes, mais, outre des retouches de décor et des surélévations, elles touchent surtout les aménagements intérieurs. Les ponts du centre de Paris constituent un observatoire de choix de ces évolutions que présente cette conférence.

Youri Carbonnier est maître de conférences en histoire moderne à l’université d’Artois (Arras). Ses recherches portent sur le bâti, l’habitat et les paysages urbains, mais aussi sur les sociétés urbaines entre le XVIIe et le XIXsiècle.

5 avril 2016 : La police parisienne au Siècle des Lumières

  • Vincent Milliot, Université de Caen

La police parisienne de l’Ancien Régime est d’une structure complexe qui se démarque des autres polices du royaume. Elle fait l’objet d’un processus de transformation continue, en rapport étroit avec les mutations sociopolitiques qui affectent la capitale, et avec l’affirmation de cultures administratives et bureaucratiques nouvelles. La conférence invite à redécouvrir l’histoire des services de police de la capitale et les rapports police/population qui ne se limitent pas à l’alternative simple entre soumission et révolte.

Vincent Milliot est professeur d’histoire moderne à l’université de Caen. Ses travaux portent sur l’histoire urbaine et l’histoire des régulations sociales, sur l’histoire des polices, des pratiques et savoirs administratifs dans l’Europe des Lumières.

3 mai 2016 : Les grandes fêtes parisiennes et leur rivalité avec celles de Versailles au XVIIIe siècle

  • Jérôme de la Gorce, CNRS, Centre André Chastel

L’exceptionnel rayonnement des fêtes de Versailles sous Louis XIV fut de trop courte durée pour nuire durablement à la réputation de celles qu’organisait à Paris le bureau de la ville. Dès le début du XVIIIe siècle, les fêtes données sur la Seine devant le Pont-Neuf recueillent un tel succès qu’elles ne tardent pas à exercer leur suprématie dans le royaume. La conférence présente les mobiles qui conduisent à l’apparition d’une rivalité jusqu’alors inédite en ce domaine entre la capitale et la cour.

Jérôme de La Gorce est directeur de recherche au CNRS au Centre André Chastel, spécialiste des arts de l’éphémère et plus particulièrement des dessins relatifs aux spectacles, aux fêtes et aux grandes cérémonies religieuses aux XVIIe et XVIIIesiècles.

7 juin 2016 : Paris dans les récits de voyageurs étrangers (XVII– XVIIIsiècle)

  • Florian Dölle, Université TU de Berlin / Caroline zum Kolk, IEA de Paris, Cour de France.fr

À partir de la Renaissance, le voyage culturel devient une pratique prisée par la noblesse et la bourgeoisie. Paris compte avec Rome parmi les destinations privilégiées des voyageurs. L’image qu’ils ont laissée de Paris dans leurs récits de voyage est souvent contrastée, oscillant entre critique et admiration. À travers leurs témoignages, la conférence permet de cerner la fonction de modèle architectural de Paris ainsi que le changement de regard qui s’opère sous l’influence des Lumières.

Florian Dölle, historien de l’art (Université TU de Berlin), est spécialiste de récits de voyage d’architectes qui ont visité la France au XVIIe siècle. Caroline zum Kolk, historienne (IEA de Paris/Cour de France.fr), est spécialiste de la cour de France et mène des recherches sur les voyages et l’itinérance curiale à l’époque moderne.

Organisation

Cycle de conférences organisé dans le cadre des « Mardis de Lauzun » par Caroline zum Kolk, (IEA de Paris / Cour de France.fr)

 

 

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