Annuaire des doctorants
Période contemporaine (1800-1950)
NB : la liste doit encore être complétée …
► Brice Ameille (Université Paris IV-Sorbonne)
Titre de la thèse : « L’impressionnisme et la peinture ancienne »
Directeur : Jobert, Barthélémy
Unité de recherche : Centre André Chastel UMR 8150
Adresse email : briceameille@gmail.com
Présentation de la thèse : L’impressionnisme est souvent perçu comme une révolution esthétique fondamentale, qui aurait introduit dans le continuum de l’histoire de l’art une cassure radicale à partir de laquelle il n’aurait plus été possible de peindre comme avant, aussi bien d’un point de vue formel que thématique. Pourtant, aucun de ces artistes n’échappa à l’admiration pour les Maîtres anciens, et tous produisirent, à un moment ou un autre de leur carrière, des œuvres redevables, par certains aspects, à la tradition picturale. Trois sources d’inspiration principales peuvent être dégagées : le XVIIe siècle hollandais, le XVIIe siècle espagnol et le XVIIIe siècle français. Nous aimerions étudier non pas seulement l’héritage formel ou thématique, mais aussi les enjeux que tel Maître ou tel modèle pictural pouvaient représenter pour les « nouveaux peintres ». Quelles ont été les modalités de cette recherche d’antécédents ? Quelles leçons ont-ils apprises de leur confrontation avec l’art ancien ? Un postulat méthodologique, discutable si on le généralise, mais, nous semble-t-il, valable dans ce cadre précis, sous-tend la problématique de notre recherche : celui qu’un tableau est bien souvent une réponse à un autre tableau. Cette réponse n’est cependant pas toujours un acquiescement, elle peut aussi être négative. Une peinture accepte un héritage, une filiation, et/ou refuse, rejette une mode, une manière, et c’est pourquoi il nous paraît nécessaire de pousser plus loin la simple question des influences pour examiner, autant que faire se peut, celle des « contre-influences ». Mais en même temps, nous devons nous méfier de cette notion même d’« influence » qui inverse la relation passif/actif dans la formation d’une personnalité artistique, et il ne fait aucun doute que le maniement de concepts plus précis tels que « référence », « citation », « inspiration », emprunt », nous aidera à affiner notre pensée.
► Agathe Aoustin (Université de Paris IV)
Titre de la thèse : « Urbanisme et architecture balnéaires de la Côte de Jade (1820-1980) »
Directeur : Andrieux, Jean-Yves
Unité de recherche : UMR 8150, Centre André Chastel
Adresse email : agathe.aoustin@aliceadsl.fr
Présentation de la thèse : Ce travail de recherche consiste à proposer une définition du patrimoine balnéaire de la Côte de Jade à travers l’étude de son urbanisme et de son architecture. L’aire d’étude correspond à la partie du littoral comprise entre l’estuaire de la Loire et le département de la Vendée, au sud de la Loire Atlantique. Les communes concernées sont au nombre de huit : du nord au sud, Saint-Brévin-les-Pins, Saint-Michel-Chef-Chef, Préfailles, Pornic, Sainte-Marie-sur-Mer, Le Clion-sur-Mer, La Bernerie-en-Retz et Les Moutiers-en-Retz. Ce choix est justifié par l’homogénéité du site, tout autant que par ses spécificités remarquables, ainsi que par le nombre et la qualité architecturale des villas qu’on peut y observer. Le champ chronologique est délimité entre 1820 et 1980. L’année 1820 correspond à la naissance de la station balnéaire de Pornic, la première à se développer sur la Côte de Jade. Pour être intéressante, l’étude doit s’étendre jusqu’aux années 1980, date à laquelle commence une progressive prise de conscience collective de ce patrimoine balnéaire par les municipalités. Ce travail repose essentiellement sur l’étude des réseaux, que ce soit d’un point de vue social, historique, urbanistique ou architectural. L’approche historique et sociale de ces stations balnéaires fait émerger de nouvelles données concernant leur création et les liens entretenus entres les différents acteurs. Il existe, en effet, un lien de cause à effet entre la mode des bains de mer, qui est véhiculée par le corps médical au siècle de l’hygiénisme, et l’urbanisation du littoral jusqu’à nos jours. L’architecture de villégiature en bord de mer est tout-à-la-fois le reflet d’une société, d’une époque et d’un courant stylistique. Les relations dynamiques qu’entretiennent entre elles les stations balnéaires ont des répercussions sur l’ensemble du territoire côtier qui les entoure, se manifestant par l’apparition de nouveaux courants stylistiques, spécifiques à cette partie du littoral français, partagé entre Bretagne et Aquitaine.
► Mathilde Assier (Université Paris IV-Sorbonne)
Titre de la thèse : « Le renouveau des structures de promotion des arts en Espagne (1833-1898) : une étude de transferts culturels »
Directeur : Jobert, Barthélémy
Unité de recherche : UMR 8150 : Centre André Chastel.
Co-tutelle : Universidad Autónoma de Madrid, Carlos Reyero
Adresse email : mathildeassier@orange.fr
Présentation de la thèse : « Que peut être la peinture dans un pays où on ne commande pas de tableaux, où on ne vend pas de tableaux, et où on ne comprend presque rien aux tableaux ? » Par cette amère constatation, le critique Salas y Quiroga (1813-1849) témoignait en 1837 d’un mécontentement généralisé parmi les artistes espagnols. Entre l’avènement d’Isabelle II et 1898, la désillusion des artistes fut une réalité, mais loin de conduire à la passivité, elle engendra un désir de régénération culturelle, de nombreuses controverses et débats sur la manière d’encourager les arts, des initiatives et des projets multiples tant personnels que publics, tout un jeu de comparaisons et de regards portés sur l’étranger. Cette activité fut à l’origine d’un renouveau des structures de promotion des arts : des institutions publiques – musées, expositions des beaux-arts – aux structures sociales et marchandes – sociétés économiques des amis du pays, associations d’artistes, galeries d’art – en passant par les moyens de diffusion des idées sur l’art et les artistes. Outre les conditions de production des œuvres, l’organisation de l’appareil administratif des beaux-arts et de ses catégories professionnelles, cette thèse mettra en lumière des trajectoires de « passeurs » cosmopolites – artistes, érudits, conservateurs ou marchands d’art – qui firent le choix de rester en Espagne et de s’organiser, de voyager et de s’inspirer, mêlant au sentiment national l’attraction européenne
►Timothée Bartkowiak (Université François Rabelais, Tours)
Titre de la thèse : « Chambord : domaine princier, domaine nationale (1821 – 2000)».
Directeur : Minnaert Jean-Baptiste
Unité de Recherche : EA 6301
Adresse email : tim.bartkowiak@orange.fr
Présentation de la thèse : Considéré comme un des symboles de la Renaissance française, le château de Chambord nese résume pourtant pas à l’époque de sa construction. Les XIXe et XXe siècles représentent umoment fort dans l’histoire du domaine : ce travail de doctorat s’attache à étudier et à comprendreles apports fondamentaux du comte de Chambord puis de l’État pour le développement du domaineet du village de Chambord, sous un angle historiographique. En effet, le passage d’une demeureprivée en triste état telle qu’elle échoit au comte de Chambord en 1821 à un domaine national anécessité d’importantes décisions patrimoniales qui ont orienté l’essor du domaine. Ce sont la prisede ces décisions ainsi que leurs répercussions qui dictent les enjeux et les problématiques portant
notre travail. Les premières campagnes de travaux sont engagées dès le deuxième quart du XIXe siècle et consistent en des réparations urgentes de rejointoiement et de réfection complète des charpentes et couvertures du château ainsi que des communs, puis réfection des terrasses et de leurs balustrades. Il s’agissait alors de restaurer prioritairement les extérieurs du château pour lui redonner son allure générale. À partir de 1849 est abordée la question des intérieurs et du remeublement. Autant dire que le XIXe siècle modifie de manière profonde l’aspect du château et sa distribution. Mais outre l’élaboration précise de la chronologie des travaux extérieurs et intérieurs du château et de son domaine, il paraît fondamental de développer au cours de la thèse les politiques de restauration et les théories patrimoniales qui y président et se font jour dès cette époque. L’étude de l’appréhension qu’ont eue les architectes du XIXe siècle des restaurations d’un édifice de la Renaissance peut apporter une lecture plus féconde de la conception de l’architecture et du patrimoine au XIXe siècle.
Le classement du château et domaine de Chambord, incluant la totalité des sols et bâtiments à l’intérieur du mur d’enceinte, y compris celui-ci avec ses pavillons et entrées, sur la liste des Monuments Historiques en 1840 participe de cette même prise de conscience du patrimoine national qui détermine les politiques patrimoniales ultérieures. Le XXe siècle apporte des idées neuves et une nouvelle conception du patrimoine. L’achat du domaine par l’État en 1930 ouvre une nouvelle ère pour le domaine et son village. Les restaurations mises en place au cours du XXe siècle permettent, notamment de mettre le bâtiment en conformité avec les normes en vigueur afin de l’ouvrir au public. Devenu domaine national, le château et ses environs sont désormais inscris dans une région riche en patrimoine. Les liens entre
Chambord, son château et son village, sont alors revus dans une optique touristique et patrimoniale plus large. En témoigne le classement du domaine et son château en tant que site culturel au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1981 ainsi que celui du Val de Loire en l’an 2000, région à caractère culturel dont fait partie Chambord.
► Servin Bergeret (Université de Bourgogne)
Titre de la thèse : « Iris Clert, un singulier statut de galeriste (1956-1986) »
Directeur : Tillier, Bertrand
Unité de recherche (JE, EA ou UMR) : Centre Georges Chevrier – UMR CNRS uB 5605
Co-tutelle : Valérie Dupont, Université de Bourgogne, Centre Georges Chevrier – UMR CNRS uB 5605
Adresse email : servin_bergeret@etu.u-bourgogne.fr
Présentation de la thèse : L’histoire de l’art n’a retenu que des bribes de l’existence d’Iris Clert (v.1918-1986) et de sa protéiforme galerie éponyme. C’est de 1956 à 1986 qu’Iris Clert assuma sa profession de galeriste de l’art vivant. Durant ces trente années, le paysage du monde de l’art contemporain parisien rencontra de nombreux et profonds bouleversements. Pourtant, Iris Clert, mêlée à ce contexte particulier, où son engagement de galeriste découvreuse de jeunes talents n’eu de cesse d’être menacé, parvint à subsister ; non sans surmonter d’importantes difficultés financières. Espace alternatif de présentation de l’art, la Galerie Iris Clert n’était pas un simple lieu marchand où s’exerçait sur l’œuvre la seule contemplation du spectateur. Elle était une forme de prolongement de l’atelier de l’artiste, un lieu d’expérimentation et de rencontres inattendues entre les différents acteurs du monde de l’art. Iris Clert expérimenta et développa des moyens efficaces de promotion, ce qui lui permit de révéler de nombreux artistes qui ont aujourd’hui, pour la plupart, acquis une reconnaissance internationale, et dont les œuvres sont pleinement inscrites dans l’histoire de l’art. L’entreprise monographique menée ici s’attachera à restituer à Iris Clert la place qu’elle a pu occuper, non plus à travers les artistes qu’elle a révélés, mais à partir de ses propres modes de fonctionnement. Iris Clert n’annonce telle pas l’élan pris par l’art vers la publicité et le marketing ? N’a-t-elle pas développé des attitudes qui furent ensuite celles des commissaires d’expositions ? N’a-t-elle pas été elle-même une artiste ? Faire de l’art une attitude de vie, provoquer, scandaliser, adopter des positions ambiguës, se jouer des normes, se fier à son instinct, être partout sans limites… Voici les prodromes d’Iris Clert, celle qui affirmait en 1975 : « j’ai un destin, je suis la messagère des dieux, donc des artistes ».
► Pierre-Henri Biger (Université Rennes 2)
Titre de la thèse : « Les Sujets dans l’Éventail Européen de la fin du XVIIe siècle à la première moitié du XIXe (Analyse, étude artistique et sociale) »
Directeur : Glorieux, Guillaume
Unité de recherche : EA 1279
Adresse email : pierrehenri.biger@eventails.net
Présentation de la thèse : Après une brève étude historique et une analyse critique de la littérature ancienne concernant les éventails, leurs sujets seront étudiés à partir d’une base de données éclectique, voulue représentative (quelque 2000 items : catalogues de ventes spécialisées, collections publiques ou privées). La détermination de catégories de regroupement des objets permettra une analyse statistique (évolutions dans le temps, variations géographiques…) et des comparaisons. Dans chaque catégorie, des éventails ou groupes significatifs feront l’objet de monographies. Celles-ci mettront les objets en relation entre eux comme avec des éventails hors base de données ou d’autres objets d’art, mais aussi avec la « grande » peinture, la littérature, le théâtre ou l’histoire. Elles permettront de plus un dialogue itératif avec les enseignements statistiques issus de la base de données. La thèse n’envisagera guère l’éventail «accessoire de mode » ni sa fabrication ou sa commercialisation. Les certitudes sur ces points restant fort limitées, l’étude ne se restreindra pas à des lieux ou époques de production trop précis. Les annexes incluront une bibliographie critique de l’éventail. Ces travaux devraient confirmer –ou infirmer !- l’intuition du chercheur (collectionneur depuis près de trente ans) : le choix des sujets des éventails de la fin du XVIIe au début du XIXe n’est pas anodin. Les feuilles sont rarement purement décoratives. Il y a un vrai discours social des éventails, concernant souvent mariage et/ou amour. La thèse analysera ce discours et en tirera des enseignements aussi bien sur les éventails que sur la diffusion de l’art, diffusion qui pourrait être ici le vecteur des modèles sociaux.
Note complémentaire : Amateur d’éventails anciens depuis 30 ans, j’ai profité de la fin de mes activités professionnelles (qui avaient suivi des études de Droit et Sciences Po Paris) pour obtenir en 2011 un Master d’Histoire de l’Art et pour engager la thèse décrite ci-dessus. Je suis preneur de toutes informations sur des collections non (ou mal) inventoriées. Membre des diverses associations spécialisées (Cercle de l’Éventail, Fan Circle International, Fan Association of North America, Friends of the Fan Museum (Greenwich), j’ai publié divers articles dans leurs revues et je développe le site amateur « Place de l’Éventail » (www.eventails.net).
► Véronique Boidard (Université Paris IV-Sorbonne)
Titre de la thèse : « Pierre-Jean David d’Angers dessinateur, une étape dans la création du sculpteur, suivi du catalogue des dessins conservés dans les collections des musées d’Angers »
Directeur : Jobert, Barthélémy
Unité de recherche : Ecole doctorale 124 Histoire de l’Art et Archéologie
Adresse email : veronique.boidard (at) ville.angers.fr
Présentation de la thèse : Pierre-Jean David d’Angers (1788-1856), a réalisé près de 55 statues, 150 bustes, 70 bas-reliefs, 20 statuettes, et plus de 500 médaillons. Méconnus sont ses très nombreux dessins, étonnamment différents, tant par leur sujet, leur technique que par leur qualité, dont la majeure partie, soit plus de 3700 dessins, est conservée aux musées d’Angers. Cette lacune est préjudiciable à l’appréhension de l’œuvre du sculpteur, tout un pan de sa production étant laissé dans l’ombre. Leur étude permettra de connaître la place qu’ils occupent dans le processus créatif et dans l’œuvre du sculpteur et d’approfondir nos connaissances sur David lui-même. Le projet de thèse comporte le catalogue des dessins du sculpteur conservés dans les musées d’Angers. Leur profusion, et leur classement approximatif par H. Jouin font qu’il est nécessaire de procéder à leur reclassement fictif pour les appréhender. Chaque dessin sera analysé, et une étude de l’ensemble sera entreprise selon différents axes (dessins de formations, diverses études et copies ; dessins préparatoires à une œuvre sculptée exécutée ou non exécutée ; dessins pris sur le vif ; dessins d’imagination) et mis en perspective avec les dessins d’autres sculpteurs de l’époque, soit qu’ils comportent des analogies, soit qu’ils aient été réalisés pour les mêmes projets ou concours, même si on peut soulever la pertinence d’une catégorie de dessins de sculpteurs. Une première analyse des dessins me pousserait à affirmer que ceux-ci sont conçus par David comme de simples éléments de l’élaboration de l’œuvre sculptée en trois dimensions, la seule reconnue comme œuvre par David. Pourtant il les a gardés précieusement toute sa vie et les a légués à ses héritiers. Cette contradiction apparente – récurrente chez David – pourrait amener à une réflexion sur le statut des dessins dans l’œuvre du sculpteur et au-delà dans le contexte de l’époque.
► Caroline Bouteiller-Laurens (Paris IV Sorbonne Université)
Titre de la thèse : « Jean Degottex »
Directeur : Lemoine, Serge
Unité de recherche :
Adresse email : clnb@free.fr
Présentation de la thèse : Cette thèse s’attache à analyser la place de Jean Degottex (1918-1988) dans l’histoire de l’art et surtout à chercher les raisons d’une méconnaissance du public actuel pour cet artiste farouchement indépendant qui a eu un rôle majeur dans le milieu de l’art dans les années 1954/1964. Grace à l’analyse de ses archives personnelles, l’analyse de son œuvre (procédés et matériaux utilisés) et aidé en cela par la constitution d’une base de données de ses œuvres qui a révélé plus de dix mille numéros, on comprend un peu mieux qui il était. Peintre autodidacte, il découvre la peinture lors d’un séjour en Afrique du Nord en 1939. Il est influencé ensuite par Gauguin, Van Gogh et surtout Matisse. Leurs grands thèmes de prédilection, le poids de la pensée comme partie intégrante de la peinture, l’influence de l’Extrême-Orient et une écriture gestuelle calligraphique sont récurrents et témoignent chez lui d’un désir de faire une peinture immédiate, intérieure et indépendante des courants qui l’entourent. Il reçoit le Prix de la Jeune Peinture en 1949 au moment où son abstraction se radicalise et en 1951, le prestigieux prix Kandinsky. En 1954, c’est la révélation par la découverte de la mer et du vide infini des plages bretonnes et le pouvoir de la nature et du hasard. Il travaille alors avec une rapidité d’exécution qui aboutit à des images proches des sensations ressenties. Charles Estienne le présente à André Breton qui déclare découvrir chez Degottex la preuve irréfutable de la possibilité d’une écriture automatique. Breton lui signale la filiation de son travail avec la peinture sumi-e et le bouddhisme zen. Son geste évolue vers une utilisation minimale du signe qu’il va exploiter ensuite dans un art beaucoup plus gestuel et fulgurant. De l’écriture, il passe progressivement à la ligne d’écriture, puis de la ligne d’écriture à la ligne. Degottex tend vers un haut niveau de dépersonnalisation grâce à une intervention minimum de sa part, jusqu’à laisser le matériau réagir seul. Il pratique systématiquement la récupération. Puis dans la dernière période de sa vie, il commence un travail sur le bois brut. Il reçoit en 1981 le Grand Prix National de Peinture. Il décède presque oublié du grand public, sans pourtant n’avoir jamais cessé de peindre.
► Marine Branland (Université Paris Ouest Nanterre La Défense)
Titre de la thèse : « Pratiques et usages de la gravure en Grande Guerre : donner corps à son expérience (France, Belgique, Royaume-Uni) ».
Directeurs de recherche : Dufrêne, Thierry ; Becker, Annette
Unité de recherche : HAR (EA 4414)
Adresse email : marine.branland@laposte.net
Présentation de la thèse : L’importance de la pratique de la gravure pendant la Grande Guerre en France en Belgique et au Royaume-Uni s’explique en partie par le renouveau des techniques (taille-douce, bois, lithographie) qui s’opère au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle et au début du XXe siècle. Durant la guerre, elle permet aux artistes de s’engager par leur art mais elle outrepasse largement la production stricte d’un art de propagande. Les techniques de gravure font en effet l’objet d’un investissement nouveau et important pour figurer le conflit, y compris chez des artistes qui ne l’ont que peu voire jamais pratiquée avant-guerre. Guerre et gravure semblent ainsi adhérer l’une à l’autre et s’actualisent mutuellement. L’objectif de cette thèse est de comprendre les enjeux de ces pratiques et usages variés de la gravure pour représenter la guerre dans ces trois pays alliés.
► Agathe Cabau (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
Titre de la thèse : « L’iconographie amérindienne aux salons parisiens et aux expositions universelles françaises (1800 à 1914) »
Directeur : Darragon, Eric
Unité de recherche : HiCSA (Histoire culturelle et sociale de l’art), Ecole Doctorale 441 Histoire de l’art (ED441),
Adresse email : agathecabau (at) gmail.com
Présentation de la thèse : L’analyse de l’iconographie amérindienne aux salons parisiens et aux expositions universelles interroge la culture visuelle d’une époque, les vagues d’influences, l’impact de la littérature. Les représentations du XIXème siècle exaltent la noblesse des sentiments des Amérindiens à travers un exotisme sentimental de rigueur et, inversement, la férocité de l’homme « sauvage » à l’encontre de la civilisation. Le discours idéologique dominant dans les représentations du début du siècle conforte la critique rousseauiste de la mission civilisatrice et évangélisatrice en Amérique du Nord. Le thème du refus de la civilisation et du retour à la vie sauvage parcourt les œuvres littéraires et artistiques, à l’image de l’Amérindien Chactas dans l’Atala de Chateaubriand (1801). Dès lors, l’iconographie amérindienne reflète un monde sans changement, intemporel dans ses rituels ou ses costumes. Les mises en scène artistiques servent un discours sur la brièveté de la vie des nations et l’échec des peuples amérindiens à s’adapter au modèle de vie des colons. Bien que certaines oeuvres tentent de réhabiliter la figure de l’Amérindien comme contemporaine, elles n’empêchent pas sa représentation de verser dans le pittoresque. Avec la montée de l’historicisme, des nouvelles théories anthropologiques et évolutionnistes, les oeuvres se chargent de signes venant confirmer l’indianité des hommes représentés. A la fin du XIXème siècle, l’artiste dispose de nouveaux cadres conceptuels pour appréhender le monde indigène et se définir face à lui. Les expositions universelles ont le but avoué d’être un lieu propice à la réflexion de l’homme sur ses origines, conformément aux conceptions ethnocentriques qu’elles véhiculent. La perception de l’altérité insiste sur le primitivisme des hommes et cautionne la colonisation. Au tournant du XXème siècle, ces œuvres ont l’ambition d’être tout à la fois, objet de curiosité scientifique et œuvre de musée.
►Virginie Cauchi-Fatiga (Paris IV – Sorbonne)
Titre de la thèse : « Eugène Delacroix et la critique de 1822 à 1885 ».
Directeur: Jobert, Barthélémy
Unité de recherche: Ecole doctorale 124, UMR 8150 Centre André Chastel
Adresse email : virginie.cauchi@laposte.net
Présentation de la thèse : L’artiste débute sa carrière à un moment où son développement en France est considérable, et ceci pour plusieurs raisons : la centralisation de la vie artistique et littéraire, le prestige inhérent aux Salons de la capitale, et surtout la publication au début du siècle des Salons de Diderot, qui jusque là n’ayant pas dépassé le cercle privé de l’auteur se retrouvèrent érigés en modèle d’un nouveau genre littéraire. Car il n’y a pas, et ce durant les quarante années de carrière de Delacroix, de critique professionnelle. C’est pourquoi celle-ci regroupe sous ce seul terme une multitude d’auteurs et une abondance de textes. Si l’on ne compte plus les ouvrages sur Gautier, Stendhal, Baudelaire, Goncourt…, un corpus considérable d’articles écrits par des auteurs méconnus mais d’un intérêt tout aussi grand nous renseigne sur ce que fut la réception de Delacroix du début à la fin de sa carrière, et nous montre comment l’esthétique de l’artiste a pu être appréhendée par cette population journalistique aussi nombreuse que diverse.
La carrière d’un artiste est un « dialogue » entre ce dernier et ses critiques. Cette conversation s’étendra du vivant de l’artiste et au-delà. La longévité de la carrière de Delacroix est l’un des intérêts majeurs d’une telle recherche, tant elle s’accompagne de bouleversements politiques, sociologiques, idéologiques et esthétiques. La critique qui découvre pour la première fois le jeune Delacroix en 1822 n’est plus celle qu’il quitte en 1859, année de sa dernière exposition au Salon. L’intérêt de ce travail sera non seulement de réunir l’intégralité des textes produits par la critique de 1822 à 1885, mais aussi et surtout, de renouveler notre regard sur la réception d’un artiste qui ne fut peut-être pas si malmené par ses contemporains.
►Estelle Delahaye (Université de Pau et des Pays de l’Adour)
Titre de la thèse : « Les demeures des collectionneurs dans les Pyrénées-Atlantiques : une histoire du goût aux XIXeet XXesiècles »
Directeur : Dussol, Dominique
Unité de recherche : Laboratoire Identités Territoires Expressions Mobilités (ITEM) EA 3002
Adresse e-mail delahaye.estelle@yahoo.fr
Présentation de la thèse : Dans les Pyrénées-Atlantiques, le patrimoine est marqué par des influences très diverses : entre mer (Côte Basque) et montagne (les Pyrénées). Le paysage se révèle donc varié, les architectures et les goûts aussi. Des hommes, aux personnalités très diverses et souvent originaires d’autres régions, viennent s’y installer du milieu du XIXesiècle à nos jours. Des demeures de collectionneurs fleurissent et sont restaurées sur le territoire. La recherche porte sur l’identification des châteaux et des demeures de plaisance présents dans le département. Ainsi, l’étude des différentes collections, privées ou publiques, permettra la mise en valeur du patrimoine local. Une histoire du collectionnisme en Béarn et en Pays Basque apparaîtra, donnant une idée du goût dans la région, dressant quelques spécificités locales, et évoquant peut-être un aspect sociologique. Le lien entre l’architecture et la collection elle-même est fondamental, créant de cette façon un « esprit des lieux ». A travers l’étude de la maison du collectionneur et des « objets » de sa vie quotidienne, nous découvrons un homme, ses passions et son temps. L’étude d’un ensemble et la comparaison entre tous ces hommes, sur un espace donné et sur une période chronologique assez longue, permettra de remettre en évidence l’impact de ses hommes sur le tourisme et le patrimoine régional. Commencé en 2009, ce travail de recherche autour de la notion « collection/collectionneur »permettra de comparer le sud de l’Aquitaine avec des collections présentes dans les autres régions françaises.
► Gabrielle de Lassus Saint-Geniès (Ecole Pratique des Hautes-Etudes)
Titre de la thèse : « La figure mariale dans les arts de l’Angleterre au XIXème siècle ».
Directeur : Saint-Martin, Isabelle
Unité de recherche : Histara EA 411
Adresse email : gabrielledelas@gmail.com
Présentation de la thèse: Plus d’un siècle après la fin de l’époque victorienne, il est possible de poser un regard neuf sur l’iconographie féminine religieuse et profane des arts britanniques de cette période en analysant les représentations mariales qui y font éclosion. Le retour de la figure de la Vierge Marie en Angleterre est le fruit d’une problématique artistique, picturale, morale, sociale et historico-religieuse, que cette thèse s’efforce de démontrer. Elle s’attache à comprendre et à démontrer pourquoi et comment ce pays est passé de la quasi-inexistence, sinon d’une résistance à la représentation de la Vierge, en raison du contexte politique et religieux propre à la Grande-Bretagne, à une acceptation de celle-ci au cours du XIXe siècle.
Cette thèse a pour ambition de défendre l’idée d’une Madone anglaise, méconnue mais réelle, en visant à établir le fait du revival marial dans les arts anglais du XIXe siècle. Elle examine à ce dessein l’influence de la Royal Academy, de l’Oxford Movement, du Catholic Revival, du Grand Tour, du voyage en Orient, de la diffusion à grande échelle des estampes bibliques, du mouvement préraphaélite et symboliste, des » Madones laïques » du Gothic Revival, en prenant en considération les arts les plus divers propres au siècle de Victoria : peinture, sculpture, architecture, musique, art du vitrail, gravure, art du livre, poésie, orfèvrerie, littérature, textile ou photographie, afin d’analyser ce personnage dans ses différents aspects symboliques.
► Damien Delille (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
Titre de la thèse : « L’inverti et la crise de la masculinité au passage du XXe siècle en France (1880-1914) ».
Directeur : Rousseau, Pascal
Unité de recherche : ED 445
Adresse email : damien.delille@inha.fr damiendelille@gmail.com
Présentation de la thèse : La question de la masculinité est centrale d’un phénomène de crise qui, à la sortie de la guerre de 1870, annonce en France l’exacerbation nationaliste et la première guerre mondiale. Cette crise se manifeste dans la construction d’un stéréotype et de ses contretypes, qui est ritualisée par un apprentissage donné au sein de nouvelles infrastructures. L’évolution dans les divers domaines de la psychopathologie retrace cette réaction, au sein de traités scientifiques et médicaux, ainsi que dans les recensements criminels de l’époque. Ce corpus a des incidences sur les représentations populaires et surtout, sur la production artistique et sur son milieu. La mise en rapport de ces corpus permet ainsi de tracer une histoire de la figure de l’inverti, produite par l’androcentrisme et mettant en place de nouvelles valeurs artistiques et morales. L’étude de cette figure prend appui principalement sur les milieux symbolistes et décadentistes de la fin du XIXème siècle, ainsi que sur ses résurgences au début du XXème siècle.
► Viviane Delpech (Université de Pau et des Pays de l’Adour)
Titre de la thèse : « Le métissage architectural et ornemental du château d’Abbadia »
Directeur : Dussol, Dominique
Unité de recherche : Laboratoire Identités Territoires Expressions Mobilités (ITEM) EA 3002
Adresse e-mail : viviane_delpech@yahoo.fr
Présentation de la thèse : Le château d’Abbadia a été édifié à Hendaye de 1864 à 1879 par E.-E. Viollet-le-Duc et E. Duthoit pour l’explorateur scientifique Antoine d’Abbadie et son épouse. Commencés en master en 2005, ces travaux de recherche visent à décrypter l’expression et les causes des diverses influences – médiévales, orientalistes, éthiopiennes, régionalistes, contemporaines – composant l’architecture, la décoration et le mobilier qui font de ce château un lieu peu ordinaire. Ce métissage ayant son ancrage dans la vie même de ses commanditaires, cette étude apportera de nombreux éléments biographiques inédits à leur sujet, notamment en termes d’histoire personnelle ou d’engagement scientifique. Nous nous intéressons naturellement aux rôles et aux interventions de Viollet-le-Duc et de Duthoit se distinguant par leur conception rationaliste de l’architecture, ainsi qu’à l’ensemble des acteurs ayant joué un rôle dans cette construction et dont certains ont été quelque peu oubliés, comme le céramiste Parvillée ou l’architecte-paysagiste Bühler. Il sera également question d’effectuer une étude comparative du château d’Abbadia avec les références imaginaires de d’Abbadie et d’autres réalisations de ses architectes et protagonistes, tels que par exemple les châteaux de Pierrefonds, de Roquetaillade ou de Pupetières. Pour l’ensemble de ces questions, nous avons étudié de manière exhaustive les archives concernant la vie, l’œuvre et le château d’Antoine d’Abbadie, d’Hendaye à Paris. Arrivant à son terme, notre étude se décline sur plusieurs plans, historique, sociétal, ethnologique, artistique voire philosophique, afin d’appréhender au mieux les enjeux de cette création métissée et fascinante.
► Salif Diedhiou (Ecole Pratique des Hautes Etudes)
Titre de la thèse : « L’énergie électrique au Sénégal de 1887 à 2000 : transfert technique, appropriation et enjeu politique »
Directeur : Belhoste, Jean-François
Unité de recherche : Science Historique et Philologique
Adresse email : diedhiou_salif (at) yahoo.fr
Présentation de la thèse : Le projet de thèse s’inscrit dans l’optique de l’histoire des techniques, notamment le transfert technologique dans le secteur de l’industrie de l’énergie de la France vers le Sénégal, son appropriation sociale dans une société encrée dans des valeurs traditionnelles et la place de plus en plus grandissante qu’occupe le secteur de l’énergie dans les décisions politiques nationales. L’intitulé que je propose n’est pas un choix définitif, car susceptible de changement ou d’amélioration selon l’éclairage que la recherche approfondie apportera, il permet toutefois de poser les orientations futures de la recherche. Ainsi ai-je retenu le titre : L’énergie électrique au Sénégal de 1887 à 2000: transfert technique, appropriation et enjeu politique. L’approche sera fondée sur la description historique du transfert technologique en matière d’énergie électrique au Sénégal basée sur une analyse des innovations techniques dans ce domaine. La démarche sera basée sur les techniques de l’archéologie industrielle avec comme finalité la sauvegarde et la valorisation de ce patrimoine industriel. Le point de départ du travail va embrasser la fin du 19ème siècle, période pendant laquelle l’électricité a fait son apparition à Saint-Louis, alors capitale de l’Afrique Occidentale Française jusqu’à l’année 2000 qui a vu passer plusieurs réformes en matière de gestion du secteur de l’énergie avec des tentatives de libéralisation ayant entrainé la privatisation non réussite de la principale société de gestion de l’électricité au Sénégal. Cette date marque la rupture du partenariat entre le consortium Hydro-Québec Elyo et l’Etat du Sénégal.
► Aurélie Gavoille (Université Paris IV-Sorbonne)
Titre de la thèse : « Etienne-Jean Delécluze, critique d’art »
Directeur : Jobert, Barthélemy
Unité de recherche : UMR 8150 Centre André Chastel
Adresse email : aurelie (at) gavoille.com
Présentation de la thèse : Étienne-Jean Delécluze (1781-1863) surnommé le « Nestor artistique » par ses contemporains a été l’un des témoins privilégiés de son temps. Comptant parmi les élèves favoris de Jacques-Louis David, il a débuté sous les meilleurs auspices une carrière de peintre d’histoire au Salon en 1808. Toutefois, après le Premier Empire, ses espérances comme peintre officiel se voyant réduites, il se tourna vers la critique d’art. Après deux expériences, de courtes durées, l’oncle de l’architecte Viollet-le-Duc aura l’occasion de s’exprimer davantage au sein du Journal des Débats politiques et littéraires dirigé par les frères Bertin pour passer en revue l’actualité artistique où il acquiert une réputation de défenseur averti du classicisme français face au romantisme. Le propos de notre thèse portera sur l’ensemble des travaux rédigés par ce critique d’art entre la période de la Restauration qui représente les débuts d’une nouvelle carrière pour ce peintre et 1855, année de l’Exposition universelle. Dans ses articles, il affirme ces principes classicistes sans aucune concession, à l’égard des romantiques. Position d’autant plus étonnante que dans son « grenier » de la rue Chabanais, se côtoyaient l’avant-garde littéraire du journal le Globe qui soutient ce mouvement. Delécluze introduisit au cœur de ses travaux cette confrontation esthétique à travers deux figures importantes de cette période, Delacroix et Ingres. Au fur et à mesure des années, Delécluze a nuancé sa vision du romantisme en le considérant non plus comme un adversaire du classicisme davidien mais, bien au contraire, comme son prolongement. Critique d’art prolifique, Étienne-Jean Delécluze n’a cessé d’interroger ces définitions ambiguës, de construire et de développer son propre langage esthétique au service de la critique d’art. L’objet de cette étude sera de replacer dans son contexte l’ensemble de sa carrière et de ses principes esthétiques, entre la Restauration et 1855, dans ce qu’elle a de plus complexe, de plus contrasté et de plus riche.
► Oriane Hébert (Université Blaise Pascal – Clermont-Ferrand II)
Titre de la thèse : « La peinture d’histoire en France sous le Second Empire libéral (1860-1870) ».
Directeur : Bouillon, Jean-Paul
Unité de recherche : CHEC, EA 1001
Adresse email : hebert.oriane@gmail.com
Présentation de la thèse : « La peinture d’histoire, ou dans le cas présent les représentations peintes de l’histoire de France, comporte des réalités variées tant dans l’approche historique qu’iconographique. Les thèmes et les modes de représentation correspondent au contexte artistique de création des œuvres : la peinture, dans la seconde moitié du XIXe siècle, fut un des principaux médias de la modernité, notamment par la création de genres et de courants artistiques novateurs. Les artistes ont dû se positionner en fonction du réalisme, de la photographie, de la littérature, d’autant plus fortement que la peinture d’histoire était un vecteur de modernité.
D’autre part, les acteurs de la vie artistique au cœur du genre historique jouent un rôle essentiel : les logiques de diffusion des peintures d’histoire sont liées au système du marché de l’art sous le Second Empire, alors centré sur l’exposition annuelle du Salon. Le ministère des beaux-arts y pratiquait une politique d’acquisitions concernant le genre historique. Les musées, principaux lieux de conservation de la peinture d’histoire, voient leurs collections s’étoffer grâce aux envois de l’État. Les publics étaient aussi déterminants dans le parcours des œuvres.
Enfin, il s’agit d’un genre dont l’instrumentalisation pose question. De 1863 à 1870, le pourcentage d’acquisitions de peintures d’histoire par la Liste Civile est de 24%. Essentiels sont les buts de l’Empereur qui sous-tendent ces commandes : encouragement aux arts, propagande, patriotisme et place du goût personnel de Napoléon III. Il s’agit donc de mettre en place un corpus d’œuvres bien souvent inédites, analysées de manière systématique sous la forme d’un catalogue raisonné, et mises en perspective dans une réflexion plus globale qui permettra une meilleure connaissance de ce genre entre 1860 et 1870. »
► Wassili Joseph (Université Paris IV-Sorbonne)
Titre de la thèse : « François Rude (1784-1855), sculpteur romantique »
Directeur : Barthélémy JOBERT.
Unité de recherche : UMR 8150 Centre André Chastel.
Mail : wassilijoseph@yahoo.fr
Présentation de la thèse : François Rude (1784-1855), artiste français fondateur du romantisme en sculpture, n’a pas fait l’objet d’un travail de synthèse depuis le début du vingtième siècle. Il est pourtant l’un des sculpteurs du dix-neuvième siècle les plus connus en France, aux côtés de Barye, de Carpeaux et de Rodin, grâce essentiellement à son œuvre la plus célèbre, Le Départ des volontaires de 1792. Ce relief, qui orne l’un des piédroits de l’arc de triomphe de l’Etoile à Paris, a été appelé dès son achèvement en 1836 La Marseillaise, intégrant depuis la mémoire collective française comme symbole national. Le travail que je prêtant mener en thèse s’oriente sur deux axes principaux: un catalogue raisonné complet de l’œuvre de l’artiste et une étude de synthèse s’appuyant sur ce catalogue. Notre principale source de connaissance et d’intérêt étant les œuvres elles-mêmes, toute recherche complète passe par un catalogue des œuvres de Rude et par un état des lieux précis de leur présence dans les collections nationales et étrangères, publiques et privées. Le deuxième axe visera à comprendre l’œuvre de Rude dans sa globalité et à l’éclairer d’un regard neuf, nourri des récentes recherches en histoire de la sculpture. J’étudierai particulièrement dans la production de Rude la coexistence d’une innovation naturaliste avec une constante référence au classicisme. En écho à ces considérations, c’est l’esprit romantique qui émane de la plupart de ses œuvres qu’il faut dégager. Pour cela, je vais au préalable m’interroger sur l’existence même d’une sculpture romantique et tenter d’en donner une définition. Je vais donc m’intéresser à l’ensemble de la production sculptée de cette période et tenter de comprendre comment naît le romantisme en sculpture autour des Salons de 1831 et 1833. Ces deux axes de travail, le catalogue raisonné et l’étude monographique, devraient me permettre de pouvoir proposer une première étude de synthèse, encore jamais réalisée, sur un des plus grands noms de l’art du dix-neuvième siècle.
► Itaï Kovács (Université Paris IV-Sorbonne)
Titre de la thèse : « Cercles et cénacles artistico-littéraires dans le Paris du xixe siècle »
Directeur : Jobert, Barthélémy
Unité de recherche : Centre André Chastel, UMR 8150
Adresse email : itai.kovacs@paris-sorbonne.fr
Présentation de la thèse : La thèse envisagée visera à étudier le phénomène des cercles et cénacles qui réunissaient en leur sein, dans le Paris du XIXe siècle, artistes et hommes de lettres. Expression parmi les plus palpables des liens qui existaient entre création artistique et littéraire et entre créateurs d’images et de textes, certains de ces cercles sont bien connus et quelques-uns sont même emblématiques. Des cénacles romantiques de la fin de la Restauration et jusqu’aux groupes artistiques et littéraires de la fin du siècle, on assiste à la persistance d’un phénomène qui n’aurait pas été imaginable dans un passé pas si lointain. Et entre le moment où, dès la fin du XVIIe siècle et tout au long du XVIIIe, s’opérait l’évolution dans le statut de l’artiste qui allait permettre son rapprochement de l’homme de lettres et le moment où, au début du XXe siècle, l’association d’artistes et écrivains au sein de toutes les avant-gardes paraît la chose la plus naturelle qui soit, s’en trouve un troisième, le XIXe siècle, qu’il importe de comprendre. Les questions qui se poseront au cours du travail auront pour but de dégager une image d’ensemble et de réfléchir à un certain nombre de problèmes majeurs concernant l’art et l’artiste du XIXe siècle français. On pense notamment au rôle que joua cette fraternité entre artistes et hommes de lettres dans la primauté d’une conception littéraire des arts plastiques et au poids que l’on doit accorder à ces rapports afin de parvenir à une compréhension plus complète de la personnalité créatrice de l’artiste français du XIXe siècle.
► Dorothée Lanno (Université de Strasbourg)
Titre de la thèse : « Les scènes de l’intimité domestique dans les arts figurés en France (1780-1815) »
Directeur : Guédron, Martial
Unité de recherche : EA 3400
Adresse email : lanno (at) unistra.fr
Présentation de la thèse : À la fin de l’Ancien Régime et durant la période qui comprend la Révolution et le Premier Empire, on observe dans les arts figurés un grand nombre d’œuvres réalisées autour de la représentation de la vie privée, qui furent exposées au Salon. Cette manière de dévoiler son intimité au grand public pose plusieurs interrogations. En effet, nous pouvons nous demander pourquoi les modèles de ces tableaux décident de se faire représenter dans leur intimité et de dévoiler ce qu’on ne montre d’ordinaire qu’à un cercle réduit de personnes. Que nous révèle cette ostentation du quotidien sur les habitudes de la société française de cette période historique troublée ? Nous devons nous demander comment étaient perçues ces œuvres par la critique, et par le biais de celle-ci, nous pouvons essayer de savoir si l’intimité avait la même valeur qu’aujourd’hui et qu’elles en étaient les limites. Notre projet s’intéressera donc aux œuvres françaises et différenciera l’intimité de la vie privée. La France, du fait de la spécificité historique de la Révolution a subi des modifications au sein de sa société qui lui sont propres. Prendre en compte les années qui précèdent la Révolution nous permettra de savoir si ces mutations s’esquissent déjà avant les évènements révolutionnaires, ou si l’année 1789 marque véritablement un point de rupture. Enfin, nous avons choisi de traiter de l’intimité et non de la vie privée car si l’intimité se situe au cœur de la vie privée, elle intègre un caractère profond, personnel, et confidentiel. Nous nous appuierons sur les études existantes et nous sélectionnerons des portraits et des scènes de genre, réalisés sur des supports variés, en les confrontant à la critique de l’époque. Cela nous permettra de mieux saisir la perception d’une œuvre mais aussi de mieux délimiter ce qu’englobe l’intimité à la période qui nous intéresse.
►Nicolas Laurent (Paris Ouest Nanterre La Défense)
Titre de la thèse : « La sculpture russe du naturalisme à l’Art nouveau: géopolitique des pratiques artistiques ».
Directeurs : Le Men, Ségolène; Barbillon, Claire
Unité de recherche: CHAR
Adresse email : nicolas.laurent1985@gmail.com
Présentation de la thèse : Dans la continuation de mon M2 qui concernait la réception de la sculpture russe en France (1878-1914), l’objet principal de mon travail de thèse sera de tenter de déterminer une géographie internationale de la sculpture à travers les pratiques artistiques des sculpteurs russes, jamais étudiées en tant que telles en France, à un moment d’accélération de l’internationalisation artistique, la fin du XIXe siècle et le début du XXe. En effet, outre leurs déplacements en Russie, nombre de sculpteurs russes parcourent l’Europe pour se former ou faire carrière: l’étude d’ensemble de leurs parcours, de leurs stratégies, de leur production, permettra d’établir quels sont les lieux de la sculpture (pays et institutions officielles et privées, notamment les galeries) et ses acteurs en Europe et leur évolution, depuis le Naturalisme de la fin des années 1860 jusqu’à l’inscription des œuvres sculptées dans l’Art Nouveau et les premières avant-gardes, à partir de l’exemple des artistes russes, qui ont l’avantage de présenter un certain recul par rapport aux sculpteurs originaires des principaux pôles artistiques comme la France, l’Italie ou l’Allemagne, fortement influencés dans leur choix de localisation. L’orientation choisie sera de privilégier un regard sur la formation et la carrière des artistes, leurs réseaux également, leurs liens avec les interlocuteurs que sont les marchands, les fondeurs ou les collègues, en regard avec la géographie artistique de l’époque, notamment avec l’aide de cartes européennes et nationales présentant ces données et leurs évolutions.
►Charlotte Leblanc (Ecole Pratique des Hautes Etudes)
Titre de la thèse : « Le photographe d’architecture Louis-Emile Durandelle (1839-1917) et l’architecte Edouard Corroyer (1835-1904) ».
Directeur : Leniaud, Jean-Michel
Unité de recherche : EA 472
Adresse email : leblanc.debaralle@hotmail.fr
Présentation de la thèse : Photographe du nouvel Opéra et des élèves de l’Ecole des Beaux-arts » comme il se désignait lui-même, Louis-Emile Durandelle (1839-1917) collabora entre 1860 et 1890 avec de nombreux architectes comme Charles Garnier, Edouard Corroyer, Ambroise Baudry, Paul Abadie, Gustave Eiffel, produisant ainsi une documentation photographique pour des chantiers de construction et de restauration. On lui doit ainsi un important corpus photographique fournissant de précieuses informations au sujet des travaux de l’Opéra Garnier, du Sacré-Cœur, du Mont Saint-Michel, du Comptoir d’Escompte, de la gare Saint Lazare, de l’Hôtel-Dieu, de la Tour Eiffel, du Louvre, du musée des Beaux-arts d’Amiens, etc.
Les collections françaises sont particulièrement riches en tirages sur papier albuminé dus au Studio Durandelle (BHVP, Arts décoratifs, MAP, ENSBA, BNF, etc.). Cette thèse doit interroger plus particulièrement le processus de création des photographies de L.-E. Durandelle qui concernent le Mont-Saint-Michel et le Comptoir national d’Escompte pour connaître davantage les relations professionnelles entretenues par le photographe avec l’architecte Edouard Corroyer (1835-1904). Chargé de la restauration de la Merveille puis de la construction du Comptoir de Paris, E. Corroyer fit un usage de la photographie particulièrement intéressant. Lui accordant une valeur importante, il l’utilisa comme outil pour la restauration et comme illustration pour ses publications.
►Elise Lehoux (Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales)
Titre de la thèse : « La construction des savoirs visuels sur la mythologie grecque en France et en Allemagne dans la première moitié du XIXe siècle »
Directeur : Lissarrague, François
Unité de recherche : Anhima UMR 8210
Adresse email : elise-lehoux@orange.fr
Présentation de la thèse :L’historiographie consacre habituellement l’image comme une nouvelle source de savoirs archéologiques et historiques, statut obtenu au cours du XIXe siècle. Cette requalification du statut de l’image succède à une longue période pendant laquelle sa fonction oscille entre illustrations et compléments du texte. Cette idée reçue nécessite d’être affinée afin de comprendre comment l’image devient véritablement une source de savoirs devenus « scientifiques ». Cette réflexion s’inscrit dans un processus conjoint et parallèle, où les disciplines scientifiques, comme l’archéologie, s’institutionnalisent et se professionnalisent au cours de ce même siècle.
Cette thèse vise à montrer comment, dans le cadre de la construction du champ archéologique, le savoir sur la mythologie se construit en France et en Allemagne par une prise en compte originale de l’image, irriguant en retour la nouvelle discipline. Pour cela, cette recherche s’appuie sur une rigoureuse étude des publications des archéologues sur la mythologie au cours du premier XIXe siècle, autant pour leurs contenus (herméneutique de l’image) que pour leurs formes (matérialité du livre). Le savoir visuel sur la mythologie s’élabore en particulier par une intense circulation des savoirs qui prend des formes aussi variées que l’échange de gravures, d’ouvrages, de lettres ou encore par des voyages. La réflexion sur la place et l’interprétation de l’image dans la construction de ce nouveau savoir archéologique permettra d’aborder l’historiographie de l’image sous l’angle de son apport à la construction des savoirs « scientifiques ».
Cette thèse s’inscrit dans une perspective d’anthropologie des savoirs, d’histoire visuelle et d’histoire de l’archéologie.
► Cédric Lesec (Université de Paris Ouest-Nanterre-La Défense)
Titre de la thèse : « De la plume à la chambre photographique : l’atelier d’artiste au XIXe siècle (1820-1890). Topographies, sociologies ».
Directeur : Le Men, Ségolène
Unité de recherche : HAR/EA 4414
Co-tutelle : Université de Fribourg (Suisse) Stoichita, Victor
Adresse email : cedric.lesec (at) wanadoo.fr
Présentation de la thèse : Thème traditionnel depuis la Renaissance, la représentation de l’artiste dans son atelier connaît au XIXe siècle un développement sans précédent. De 1822, date à laquelle Horace Vernet réalise son Atelier aux premières visites illustrées de photographies dans la presse généraliste à la fin du siècle, la récurrence de ce thème iconographique manifeste le souci d’une visibilité que l’artiste (se) donne de son existence. L’atelier n’est donc pas seulement le cadre dans lequel se joue la création mais constitue également le lieu d’une définition et d’une exposition du soi. Lieu de retraite solitaire ou plateforme collaborative, salon mondain ou musée, l’image de l’atelier est multiple car elle reflète comme un miroir les différentes facettes que l’artiste souhaite donner de sa personnalité.
► Marlène Lespes (Université Toulouse II le Mirail)
Titre de la thèse : « Les peintres français au Maroc de 1912 à 1939 ».
Directeur : Nayrolles Jean
Unité de recherche : FRAMESPA UMR 5136
Adresse email : marlene.lespes@neuf.fr
Présentation de la thèse : L’orientalisme au XIXème siècle est, de nos jours, un courant artistique bien connu ; en effet, de nombreux ouvrages sont consacrés à ce sujet, ouvrages qui, cependant, s’arrêtent généralement à la première décennie du XXème siècle. Pourtant, l’intérêt de l’Occident pour l’Orient après cette période reste très vif, comme le démontre la poursuite de l’expansion de l’empire colonial français avec l’établissement d’un Protectorat au Maroc en 1912. Ce pays, nouvellement ouvert aux Européens, apparaît comme un territoire inconnu à explorer et semble être un champs de possibilités multiples. Les peintres qui découvrent cette contrée participent à la mise en place de cette vision d’un pays vierge de toute représentation. Il s’agit dès lors de fixer par la peinture les villes, les paysages, les types, tout un monde que l’occidental découvre mais, par la même occasion, qu’il condamne sinon à disparaître du moins à évoluer, à changer. Les artistes ont donc l’impression qu’ils doivent sauvegarder par leurs témoignages ce qu’ils explorent. Cette vision est-elle propre au Maroc ou relève-t-elle plus généralement du regard que pose l’Occident sur l’Orient ? Comment les peintres abordent-ils ce pays ? Existe-t-il une iconographie marocaine ou les artistes reprennent-ils les sujets orientalistes habituels ? Peut-on toujours d’ailleurs parler d’orientalisme au XXème siècle ? Telles sont les questions que nous souhaitons poser en étudiant les peintres français au Maroc de 1912 à 1939. Pour apporter des éléments de réponse, nous nous proposons, en plus d’étudier les artistes s’étant rendu au Maroc à cette époque, d’observer le rôle des institutions artistiques au Maroc et en France consacrées à la promotion des artistes orientalistes, comme l’Association des peintres et sculpteurs du Maroc fondée en 1922 à Rabat ou la Société des peintres orientalistes français créée en 1893 à Paris.
► Jérémy Marage (Université de Nantes)
Titre de la thèse : « La formation académique des artistes à l’épreuve de la modernité ».
Directeur : Bonnet,Alain
Unité de recherche : EA 1163
Adresse email : jeremy.marage@gmail.com
Présentation de la thèse : Dans toute l’histoire de l’art, les différents lieux de formations et méthodes d’enseignement artistique, qu’ils soient connus par des témoignages de visiteurs ou par la représentation qu’en donnent eux-mêmes les artistes, reflètent la nature des œuvres produites. À Paris au XIXe siècle, les moyens de formations artistiques ne manquent pas : École des Beaux-Arts, ateliers privés ou libres ou encore ateliers à l’enseignement plus moderne sont autant de moyens pour l’artiste de cette époque de parfaire sa formation artistique. Par leurs diversités, leurs organisations, ainsi que par leurs différences de nature, les lieux de formation parisiens constituent un vaste sujet d’étude aux occurrences multiples. Le cadre chronologique de notre sujet se renferme dans une période marquée par deux dates symboliques en ce qu’elles sont fondatrices de ruptures. Cette étude des divers lieux de formation parisiens s’ouvre en 1863, au moment où un décret réorganise l’enseignement à l’École des Beaux-Arts et retire à l’Académie ses prérogatives sur l’organisation des concours du prix de Rome. Elle s’achève en 1914 au moment de la déclaration de guerre. Un tel sujet implique à la fois des questions afférentes aux divers systèmes d’enseignement des Beaux-Arts à Paris, interroge la permanence et la validité de la doctrine académique pour elle-même et en regard de l’évolution des arts en France durant cette fin de siècle, considère la formation de l’artiste sous le rapport de l’art du passé et celui de son temps. Entre tradition classique et esprit moderne, les différents lieux de formations des peintres à Paris témoignent de la vitalité artistique entre 1863 et 1914.
►Oriane Marre ( Université Paris VI-Sorbonne)
Titre de la thèse : « La Réception des avant-gardes, en France, dans les milieux politiques : de l’impressionnisme au cubisme (1874-1914)) ».
Directeur : Pierre, Arnauld
Unité de recherche : Centre André Chastel UMR 8150
Adresse email : marre.oriane@orange.fr
Présentation de la thèse : L’étude de la réception des avant-gardes françaises dans les milieux politiques de 1874 à 1914 est envisagée de la naissance de l’impressionnisme autour de l’exposition de 1874 jusqu’à la fin du tandem que forment Pablo Picasso et Georges Braque, lorsque ce dernier, en août 1914, est mobilisé. Ces quarante années voient les débuts de la Troisième République, proclamée le 4 septembre 1870 et dont l’enracinement n’est achevé qu’avec la fin de la première guerre mondiale à laquelle le nouveau régime sait résister. L’étude de la réception politique de ces avant-gardes artistiques, qui bouleversent la société française, est tout à fait intéressante à un moment de structuration des différents partis politiques, qui se positionnent par rapport au nouveau régime et forgent leur idéologie. Une telle étude a pour objet la mise en valeur de ce que les œuvres ou manifestations d’un groupe d’artistes ont suscité comme réaction chez leurs contemporains politisés. Elle se fonde sur la recherche de rapports et d’échanges entre les artistes et les hommes engagés dans la vie politique de leurs pays. Elle semble également nous conduire à questionner la notion même d’avant-garde ; en effet, ce terme militaire dont l’emploi figuré apparaît dès 1825 chez les saint-simoniens dans Opinions littéraires, philosophiques et industrielles, est utilisé en 1877, au moment de la troisième exposition impressionniste, dans un journal intransigeant pour évoquer ce groupe d’artistes. Cette démarche s’appuie particulièrement sur une étude minutieuse de la presse, qui vient pallier l’inexistence d’archives concernant les militants qui se sont intéressés au mouvement ; acteurs secondaires de l’histoire politique, ils sont pourtant les témoins des manifestations des artistes d’avant-garde. Essayer de comprendre ces réactions en fonction de l’idéologie des partis auxquels appartiennent ces hommes permet de replacer ces œuvres dans leur contexte politique et social et d’envisager le retentissement du mouvement dans la société de son époque, hors des salons et galeries
► Livia Meneghetti (Université Toulouse le Mirail)
Titre de la thèse : « Construction de l’Egyptologie à Toulouse » (titre provisoire)
Directeur : Bonnet, Corinne
Unité de recherche : ERASME
Co-tutelle : Laurent Bricault
Adresse email : meneghetti.livia@free.fr
Présentation de la thèse : Mon projet de thèse s’inscrit dans l’étude de la réception de l’Antiquité aux période modernes et contemporaines. L’analyse de la construction d’une science, ici l’égyptologie, vient alimenter une étude sur l’imaginaire de l’antiquité déjà abordée en histoire de l’art, avec les ouvrages portant sur l’égyptomanie. Mêlant anthropologie des sciences et histoire, cette recherche vise à montrer comment des réseaux forment et nourrissent un savoir, comment ce dernier circule à travers ces réseaux et comment cet ensemble construit une image sans cesse remaniée de l’Antiquité.
► Camille Mestdagh (Université Paris IV-Sorbonne)
Titre de la thèse : « La dynastie Beurdeley : commerce et ameublement d’art au XIXe siècle».
Directeur : Foucart, Bruno
Unité de recherche : UMR 8150, Centre André Chastel
Adresse email : camille.mes@googlemail.com
Présentation de la thèse : Ma thèse de doctorat porte sur le rôle de la maison Beurdeley dans le commerce des antiquités tout au long du XIXe siècle et dans la création d’ameublement d’art dès le début du Second Empire. Cette maison fut fondée à Paris vers 1815 par Jean Beurdeley (1772-1853). Elle constituait alors en un magasin de « curiosités », c’est-à-dire dans ce cas de meubles et d’objets d’art anciens. Dès le début du siècle la revalorisation des objets anciens, de plus en plus considérés comme des objets de collection a suscité un engouement pour l’époque Renaissance et le XVIIIe siècle qui entraîna la formation de grandes collections privées et le développement du métier d’antiquaire. La maison connut un tel succès qu’à la veille du Second Empire, Louis-Auguste-Alfred Beurdeley (1808-1883), fils et successeur de Jean, compléta ce commerce par la fabrication d’ameublement d’art. Il s’agissait de mobilier et d’objets de décoration d’une très grande qualité d’exécution, réalisés d’après ses propres dessins, dans le goût des styles de la Renaissance et du XVIIIe siècle et qui répondaient aux commandes d’une clientèle prestigieuse. Le commerce et l’atelier furent ensuite repris par Emmanuel-Alfred Beurdeley (1847-1919), fils de Louis-Auguste, jusqu’en 1895, date de fermeture de la maison. Le rôle de la dynastie des Beurdeley a été considérable. Tout d’abord ils ont été marchands de curiosités, ce qui est à relier avec le développement de l’intérêt pour les styles anciens et permet d’identifier une clientèle très prestigieuse dont les achats ont été déterminants dans l’histoire du goût en Europe au XIXe siècle; ensuite l’organisation de leur atelier témoigne de la survivance des savoirs-faire de l’ancien régime grâce auquel le meuble d’art français a maintenu son prestige face à une fabrication industrielle mécanisée en développement; enfin par leurs brillantes participations aux grandes expositions du temps ils ont étendu leur renommée et par là même celle de l’ameublement d’art français, à l’échelle internationale.
► Anastasia Painesi (Université Paris IV-Sorbonne)
Titre de la thèse : « Du récit à la représentation : la transposition des sujets de la littérature grecque antique dans l’art gréco-romain et la peinture occidentale (XVe-XIXe siècles). Le cas de la punition divine »
Directeur : Farnoux, Alexandre
Unité de recherche : Ecole Doctorale VI (ED 0124)-UMR 8167: Orient et Méditerranée (Laboratoire: Antiquité classique et tardive)
Adresse email : anastasiapainesi@hotmail.com
Résumé de la thèse soutenue le 10 décembre 2011 : La punition divine est un phénomène récurrent dans la mythologie grecque. L’hybris, commise par des individus vaniteux et orgueilleux aspirant à se comparer aux dieux ou même à se succéder à eux à la domination du Cosmos, provoque une série de châtiments atroces, imposés par les Olympiens à des hommes et à des femmes, à des humains et à des êtres mythiques, à des héros, à des rois et même à d’autres dieux sans discrimination. L’étude actuelle examine l’iconographie de divers types de châtiment divin dans l’art gréco-romain et la peinture occidentale (XVe-XIXe siècles). Elle analyse l’interaction entre les œuvres d’art et les sources littéraires antiques, médiévales et modernes, ainsi que les points communs remarqués entre les thèmes antiques du châtiment divin et certains épisodes bibliques ou chevaleresques. Elle se focalise enfin sur l’influence que l’iconographie de la punition divine antique a exercée sur la politique, la société et la religion aussi bien dans l’Antiquité qu’à l’époque moderne.
► Sabine Pasdelou (Université Paris-Ouest-Nanterre-la Défense)
Titre de la thèse : « La popularisation du japonisme dans la production céramique française entre 1861 et 1950 »
Directeur : Labrusse, Rémi
Unité de recherche : Histoire des Arts et des Représentations (HAR-EA 4414)
Adresse email : sabine.pasdelou@gmail.com
Présentation de la thèse : L’épanouissement économique des manufactures de céramique françaises au XIXe siècle est propice aux nouvelles valeurs industrielles émergentes au sein des arts décoratifs. L’art industriel illustre le besoin de fournir des produits de qualité à moindre coût, à toutes les classes, grâce aux améliorations des pâtes et des techniques, ainsi que l’abaissement des coûts des techniques décoratives. Les productions japonisantes participant à ce phénomène se diffusent dans les intérieurs bourgeois et entrent dans un cadre plus général : celui des productions céramiques reproduites à grande échelle, mises en œuvre par des fabriques françaises tout au long de la période concernée, y compris durant l’entre deux-guerres. L’industrialisation met sur le marché des produits qui doivent solliciter l’attention de toutes les classes. Ces objets peu coûteux devaient correspondre à des critères esthétiques et pratiques très hétérogènes, propres à toutes les sensibilités de la petite bourgeoisie aux milieux les plus esthètes et les plus fortunés. En privilégiant dans un même mouvement collectif tel style, telle forme et tel décor, les différents milieux fournissaient aux fabricants une direction à suivre dans la réalisation de modèles. La stratégie commerciale des manufactures a été façonnée en conséquence. Quel est le regard des Français face à ces motifs souvent discrets mais qui se retrouvent dans tout l’espace domestique ? Comment évoluent les formes et les motifs japonisants entre 1861 et 1950 ? Je souhaiterais éclairer la manière dont les artistes industriels ont cherché à surmonter la fracture entre art d’élite et goût populaire en définissant des productions de masse à partir de modèles identifiés et adoptés à l’origine par un milieu très restreint. Je compte ainsi étudier cette utilisation de la céramique japonisante dans la culture visuelle populaire afin de comprendre le sens du besoin, et de la demande, de l’art japonisant dans les usages sociaux.
► Guillaume Charles Rayot (Université Blaise Pascal, Clermont-Ferrand)
Titre de la thèse : « L’innovation technique et la lecture du temps, du pendule de Huygens à la montre bracelet contemporaine ».
Directeur : Catherine Cardinal
Unité de recherche : Centre d’Histoire « Espaces et Cultures » (CHEC, EA 1001)
Adresse email : Guillaume.Rayot (at) etudiant.univ-bpclermont.fr
Présentation de la thèse : « Le temps est l’image mobile de l’éternité immobile » Platon. Par l’observation des cycles naturels et au moyen d’objets de sa conception, l’homme a su « montrer » la mobilité du temps par un principe visuel. Du gnomon aux garde-temps contemporains les plus sophistiqués, la lecture du temps est invariablement indiquée par un élément mobile coïncidant avec les repères d’un support fixe. Le cadran forme cet ensemble sur lequel se pose le regard. Les grandes découvertes motivées par la conquête de l’espace maritime vont faire naitre des progrès techniques dans le domaine de la mesure du temps. L’invention du pendule de Huygens puis du spiral réglant vont considérablement changer la « physionomie » de l’objet horloger au XVIIe siècle. La maitrise de la précision entraînera l’apparition de complications horlogères et l’aménagement d’un nouvel espace de lecture .La connaissance technique et l’influence des mouvements artistiques feront évoluer ce monde miniature. Le thème : « L’innovation technique et la lecture du temps », met en valeur l’alliance de la mécanique complexe et des métiers d’Art. En associant le travail des métaux, la joaillerie ou l’émail, les objets horlogers symbolisent ce parfait équilibre.
► Romain Remaud (Université Paris IV-Sorbonne)
Titre de la thèse : « De l’architecture organique à l’architecture environnementale, étude de l’autre tradition constructive du XXème siècle »
Directeur : Jobert, Barthelemy
Unité de recherche : Centre André Chastel, UMR 8150
Adresse email : romainremaud (at) hotmail.com
Présentation de la thèse : Spécialisé en Architecture contemporaine, mes Masters 1 et 2 ont été consacrés à l’étude de l’architecture environnementale (écologique mais pas seulement) principalement en France et depuis la libération. Je recherchais alors les sources théoriques du mouvement. En doctorat, mon approche devait consister à le lier formellement avec l’architecture Organique et à approfondir et internationaliser ce précédent travail. Malheureusement, je me suis rendu compte que cette part importante de la modernité en architecture est désespérément sous étudiée dans son ensemble. J’ai donc particulièrement appuyé mon étude sur cet aspect sans toutefois abandonner l’angle de mes premiers travaux. Vous pouvez d’ailleurs les retrouver sur le site http://romainremaud.free.fr/ .
► Thomas Renard ( Université Paris IV Sorbonne)
Titre de la thèse : Architecture et figures identitaires de l’Italie unifiée (1861-1921)
Directeur: Mignot, Claude
Unité de recherche: Centre Chastel
Co-tutelle :: Università Ca’Foscari ; Zucconi, Guido ; dottorato interateneo di storia delle arti
Adresse email : renard_thomas@hotmail.com
Présentation de la thèse : Dans le contexte de l’Italie unifiée et libérale (1861-1922), ma thèse porte sur les rapports qui se nouèrent entre l’architecture et certaines figures identitaires. Ces liens sont complexes puisque, si les figures identitaires, à l’image de Dante, purent influencer des programmes architecturaux, la représentation de l’architecture devint elle-même une partie importante du « kit identitaire » de la jeune nation italienne. Partant de l’analyse de différentes commémorations, j’étudie comment, grâce à des opérations de transformation ou de réinvention du passé, le patrimoine architectural participa au processus de construction de la nation italienne. Ma recherche s’appuie sur l’étude de trois moments singuliers, mais peu étudiés de l’histoire de l’art, de l’architecture et du patrimoine en Italie de la fin du xixe et du début du xxe siècle : la Bologne des années 1880 et 1890 autour de Giosuè Carducci, de Corrado Ricci et des travaux d’Alfonso Rubbiani, l’exposition régionale et ethnographique organisée à Rome en 1911 et les commémorations du 600e anniversaire de la mort de Dante en 1921. Véritable cœur de ma thèse, cette dernière célébration fut l’occasion de restaurer un très grand nombre d’édifices sur l’ensemble du territoire italien et plus particulièrement à Florence et à Ravenne. Dans une dialectique constante entre la dimension régionale et unitaire, ces opérations aboutirent à une transformation profonde de l’aspect des centres historiques de l’Italie centrale.
► Gwenn Riou (Aix-Marseille Université)
Titre de la thèse : « L’art dans la revue Commune (1933-1939), ou la question d’un consensus artistique de gauche dans les années 1930 en France ».
Directeur : Froissart Rossella
Unité de recherche : UMR 7303 TELEMME
Adresse email riou.gwenn@gmail.com
Présentation de la thèse : Commune est créée en juillet 1933 par un groupe formé autour de Paul Vaillant-Couturier, Paul Nizan et Aragon, elle est l’organe de l’AEAR (Association des écrivains et artistes révolutionnaires) fondée en mars 1932. Cette dernière est une section nationale de l’UIER (Union internationale des écrivains révolutionnaires) créée à Moscou en novembre 1927.
Le but de l’AEAR était, conformément aux directives soviétiques, de créer un front commun d’intellectuels réunis par les mots d’ordre de la lutte idéologique contre la guerre et le fascisme, dans les perspectives qui étaient celles de l’Internationale communiste.
L’AEAR se défendait d’être une annexe du Parti Communiste ; elle fut cependant, à son origine, assez dépendante du Parti. En effet, lors de sa première année d’existence, l’Association n’avait pas d’organe de diffusion, et c’est L’Humanité qui joua ce rôle là. Il fallait donc créer un organe qui soit représentatif de la volonté de rassemblement de l’AEAR. Commune paraît alors.
Cette revue est donc liée au Parti communiste, qui, comme le précise Jeannine Verdès-Leroux dans l’un de ses articles pour les Actes de la recherche en sciences sociales, (1979) est l’un des rares partis politiques français à intégrer clairement dans sa politique des questions culturelles, et à consacrer des analyses nettement orientées au rôle des intellectuels.
L’approche culturelle du Parti communiste se fait en premier lieu par le biais de la littérature. Cependant la création de l’AEAR révèle une volonté de s’ouvrir aussi aux arts visuels. Ainsi, si la revue accorde une place dominante aux problèmes politiques et aux contributions d’écrivains, elle contient un nombre considérable d’articles et de rubriques régulières sur la peinture, la sculpture et l’architecture.
L’étude des écrits sur l’art dans Commune nous renseigne sur la diversité des opinions concernant la création artistique que l’on rencontre alors dans les milieux de gauche de ces années 1930. Cette diversité, si elle s’exprime dans Commune se rerouve dans d’autres revues ancrées à gauche qui prennent part aux débats idéologiques et artistiques. Il sera alors pertinent d’essayer de comprendre si de cette diversité naît un consensus de création artistique.
►Pauline Rossi (Paris IV – Sorbonne)
Titre de la thèse : « L’Est parisien : genèse d’une reconquête (1919-1975) ».
Directeur : Andrieux, Jean-Yves
Unité de recherche: UMR 850, Centre André Chastel
Co-direction : Université de Picardie Jules Verne, Simon Texier, Centre de recherche en arts « images et formes »
Adresse email : pauline_rossi@hotmail.fr
Présentation de la thèse : Dès le milieu du XIXᵉ siècle, L’Est parisien semble accuser un retard architectural et urbain qui le distingue du reste de la capitale. Les XIᵉ, XIIᵉ, XIIIᵉ, XIXᵉ et XXᵉ arrondissements ont donc été l’objet – bien avant la mise en place, en 1983, du Plan Programme pour l’Est parisien – de politiques urbaines et d’intentions architecturales particulières pensées dans une logique de « reconquête » afin de permettre leur intégration physique et immatérielle à Paris. Quelles ont été les conséquences de ce postulat sur l’art de faire la ville, sur son paysage et son tissu urbain ? Quelles furent les orientations et les modalités d’action ? La genèse de ce vaste chantier du Paris contemporain restait à retracer.
Le renouveau hygiéniste, fonctionnel et esthétique de Paris, attendu depuis l’adoption de la loi Cornudet (1919), tenta de répondre à cette problématique et devint l’enjeu majeur du Plan d’Urbanisme Directeur à (1967). En 1975, la revue Paris Projet publie un numéro qui symbolise la redécouverte des atouts de l’Est parisien. Entre temps, ce territoire fut le théâtre d’une transformation très tôt dénoncée pour sa brutalité mais trop rarement analysée pour elle-même.
Ce sujet tend donc à porter un regard à la fois scientifique et artistique sur ce vaste chantier du Paris contemporain des années 1920 au milieu des années 1970. Il est nécessaire d’évaluer l’impact de cette politique sur l’architecture monumentale et domestique ainsi que sur l’aménagement des espaces publics. Ainsi pourrons-nous saisir les échecs et réussites de cette métamorphose opérée sous l’égide d’une modernité qui est aujourd’hui encore en question. »
►Guy Saigne (Université Paris IV – Paris Sorbonne)
Titre de la thèse : « Léon Bonnat portraitiste »
Directeur : Jobert, Barthélémy
Adresse email : guy.saigne@gmail.com
Présentation de la thèse : Léon Bonnat était considéré dans les années 1875 – 1890 comme l’un des plus grands peintres français, le premier pour certains. Il était également l’une des grandes figures du monde artistique « officiel » de l’époque. La place qui lui est faite aujourd’hui dans l’histoire de l’art est des plus modestes. Peu de travaux universitaires ont été conduits sur Léon Bonnat : la dernière thèse de doctorat a été présentée à l’Université de New York en 1991 par Mme Alisa Luxenberg. Il s’agit d’une monographie assez complète de Léon Bonnat. L’existence de cette thèse est l’une des raisons qui a conduit à orienter les présents travaux davantage sur les portraits. L’objet de la présente thèse est donc de mieux connaître et de faire connaître Léon Bonnat, dans son rôle essentiel de grand portraitiste du dernier tiers du XIXe siècle et du premier quart du XXe, à travers l’établissement du catalogue raisonné des portraits. Elle ne s’intéressera à sa peinture de genre, à sa peinture religieuse, à son rôle de collectionneur talentueux et de professeur que dans le cadre de la biographie qui fera l’objet de la première partie de la thèse, et de la réception critique de son œuvre, objet de la troisième partie. La deuxième partie a trait plus directement à la peinture de portraits. Elle accompagne le catalogue raisonné et en constitue la synthèse. C’est la partie la plus importante de ces travaux.Léon Bonnat nous a laissé, à travers l’ensemble des portraits qu’il a exécuté, une « galerie » de portraits qui constitue un tableau exceptionnel de ses contemporains et une illustration parfaite de la position acquise par la bourgeoisie, qu’elle soit française ou américaine, au cours du XIXe siècle, faisant ainsi œuvre de peintre d’histoire.Il est prévu de s’intéresser, au-delà de l’aspect artistique de l’œuvre, à la « qualité » des modèles, et d’en établir, lorsque c’est possible, une biographie, de façon à pouvoir analyser la clientèle de Bonnat sous un angle sociologique et historique, de mieux situer Bonnat dans son environnement social, et de dresser ainsi un tableau d’une certaine société française et étrangère entre 1870 et 1920.
►Christel Scheftsiknajoks (Aix-Marseille Université)
Titre de la thèse : « Paul Sérusier (1864 – 1927) : synthétisme et symbolisme».
Directeur : Rossella Froissart
Unité de Recherche : AReA (Arts et Relations entre les Arts) – laboratoire Telemme
Adresse mail : christel@naujoks.fr
Présentation de la thèse : «Paul Sérusier est connu pour avoir peint Le Talisman, résultat de la fameuse leçon que Gauguin lui dispensa au Bois d’Amour près de Pont Aven. Il devient dès lors l’initiateur puis le porte-parole du groupe des Nabis. Ses lectures (Plotin, Schuré, etc.), ses rencontres (Jan Verkade, le Père Desiderius Lenz, etc.), et ses voyages (Florence, Naples, Prague, Beuron, etc.), ainsi que sa charge d’enseignement de la théorie à l’Académie Ranson feront de lui un peintre et théoricien de l’art majeur. Réceptif aux bouleversements des quatre décennies du tournant du siècle (1880-1920), qu’ils soient d’ordre artistique ou spirituel (mouvement de conversions au catholicisme, mouvements théosophistes), Sérusier demeura un peintre indépendant, qui se retira à Chateauneuf-du-Faou dans l’arrière-pays breton, sans jamais perdre contact avec ses amis peintres. Des théories de la couleur aux canons mathématiques et spirituels héritées de Beuron, Sérusier tenta inlassablement de découvrir les lois universelles de l’esthétique.
Notre thèse de doctorat sur Paul Sérusier consiste en l’analyse de sa vie et de son œuvre, en tant que peintre, décorateur et théoricien, au regard des influences qui l’ont marqué (synthétisme, symbolisme, cloisonnisme, canons de Beuron, etc.), puis de comprendre les influences que ces théories ont pu avoir sur l’art du début du XXe siècle.
► Claude Somek (Université de Picardie Jules Verne)
Titre de la thèse : « L’immeuble de l’habitat parisien (1919-1939) ; figures d’une modernisation ».
Directeur : Texier Simon
Unité de recherche : Centre de recherche en arts
Adresse email : claude.somek@free.fr
Présentation de la thèse : La problématique de la thèse s’articule autour du caractère novateur de l’immeuble de cette période. Il s’agit de démontrer que c’est un mouvement de fond qui a été largement pris en compte par les architectes de l’époque et pas seulement par le mouvement moderne comme cela a pu apparaître dans l’historiographie générale. Sur le plan méthodologique, la recherche se base sur le dépouillement des permis de construire déposés aux archives départementales. Un échantillon représentatif sera constitué, incluant des architectes ayant innové dans la qualité architecturale des bâtiments tout en satisfaisant aux différentes préoccupations de l’époque, qu’elles soient d’ordre constructif ou hygiéniste. A partir de cette problématique centrale, plusieurs pistes de développement seront explorées : les aspects sociologiques et économiques mis en jeu, les relations avec la commande publique ou privée, les aspects techniques, l’évolution de l’ornementation, les relations avec les arts décoratifs et d’une manière plus générale, l’influence de cette tendance de fond sur les différentes caractéristiques des œuvres bâties.
► Nina Struckmeyer (Université de Nantes)
Titre de la thèse : « L’atelier de Jacques-Louis David et ses élèves allemands »
Directeur : Bonnet, Alain
Co-tutelle : Technische Universität der Berlin Prof. Dr. Bénédicte Savoy MC HDR
Unité de recherche : CRHIA Nantes – EA 1163
Adresse email : n.struckmeyer (at) tu-berlin.de
Présentation de la thèse : Entre 1780 et 1816, l’atelier de Jacques-Louis David constitue le lieu de formation artistique le plus célèbre et le plus couru d’Europe. Maître de toute une nouvelle génération d’artistes, David bénéficie d’une réputation immense dans l’Europe entière. Son atelier attire de nombreux étudiants étrangers, parmi lesquels au moins quarante jeunes Allemands. Si des chercheurs se sont récemment penchés sur les célèbres élèves français de David tels que Girodet, Gérard ou Gros, aucune étude n’a à ce jour été consacrée à ses élèves allemands. Cette lacune est d’autant plus surprenante que des artistes de premier plan comme le sculpteur Friedrich Tieck ou le peintre Gottlieb Schick ont passé des années importantes de leur formation dans l’atelier de David. Dans cette thèse, on se propose d’identifier tous les élèves allemands de David, de révéler les motifs et les circonstances de leur voyage à Paris et de décrire leurs séjours dans l’atelier. Outre les aspects artistiques, esthétiques, culturels et sociaux (dans quels cercles évoluaient les jeunes élèves de David? comment ont-ils participé à la vie culturelle de la capitale française? etc.), on tentera de dégager les conséquences individuelles d’un séjour dans l’atelier davidien.
► Sofiane Taouchichet (Université de Paris Ouest-Nanterre-La Défense)
Titre de la thèse : « Presse satirique illustrée et la question coloniale ».
Directeur : Le Men, Ségolène
Unité de recherche : ED 395
Co-tutelle : Université de Montréal (Canada), Porterfield Todd
Adresse email : sofiane.taouchichet@hotmail.fr
Présentation de la thèse :L’image coloniale française, entendue au sens large, est un thème qui a priori est dépouillé, analysé, élucidé. D’un côté et indirectement, les historiens d’art ont principalement travaillé l’orientalisme, comme mouvement esthétique et artistique ; de l’autre, de manière réductrice, mais pas si éloigné de la réalité, les historiens ont vu dans les illustrations des aventures d’outre-mer un agent des phénomènes expansionnistes ; les images servent tantôt à glorifier le civilisateur tantôt à avilir le colonisé, dans des rapports bien souvent manichéens. Quelquefois même, l’image colonise. Pourtant, les vingt dernières années, encouragée par l’apport des postcolonial studies et des colonial studies, l’histoire coloniale, déjà riche, a réinterrogé en profondeur ses schèmes intellectuels. Or, les représentations issues du temps des colonies demeurent encore dans des perspectives largement haineuses, dont les finalités demeurent parfois vagues, et cela en dépit de nos connaissances parcimonieuses sur la culture visuelle du XIXe siècle, à l’exemple de la presse illustrée. Au milieu des affrontements mémoriels, notre enquête souhaite, en privilégiant la caricature, harceler une source inédite dans la compréhension et l’héritage du passé colonial. Délivrer de la restitution (ou de l’illusion) objective des faits, la caricature, qui est un commentaire et s’affiche ostensiblement comme tel, permet d’interroger autrement l’événement passé. De plus, repoussant une vision idéologique, au profit d’une lecture médiologique, la recherche s’attache d’abord à mettre en lumière les cadres d’émission du rire illustré. Il s’agit davantage d’examiner, en premier lieu, non la caricature coloniale comme une singularité thématique, mais d’abord d’inscrire les représentations à l’intérieur de leurs structures propres, dans leurs formations et évolutions particulières. En partant du média, quelles furent les quantités éditées, les thèmes traitées, les formes utilisées pour caricaturer l’actualité expansionniste ? En interrogeant successivement, la presse satirique d’opposition, républicaine, monarchique, provinciale, coloniale, nous complotons à mettre en avant les couacs, les interstices, les marges d’un pan de l’imaginaire colonial. Aussi, quelles furent la fonction, l’évolution et la réception de la satire coloniale ? Ni nostalgique ni à charge, notre enquête doctorale tente principalement d’asseoir l’archive imagée au centre pour engager une réflexion distanciée avec « un passé qui ne passe pas ».
► Cécile Tajan (Université Paris IV-Sorbonne)
Titre de la thèse : « Jacques Adnet et la Compagnie des arts français »
Directeur : Jobert
, Barthélemy
Unité de recherche : ED 0124
Adresse email : ceciletajan (at) hotmail.com
Présentation de la thèse : Né en 1900, Jacques Adnet arrive sur la scène des arts décoratifs au début des années vingt au sein de La Maîtrise, atelier d’art des Galeries Lafayette. Il prend à partir de 1928 la direction artistique de la Compagnie des arts français, maison de décoration créée dix ans plus tôt par Louis Sue et André Mare. Pendant un peu plus de trente ans Adnet va oeuvrer comme décorateur et s’imposer comme l’une des figures majeures de la décoration française. Il sera également un véritable découvreur de talents, lançant sur la scène artistique française des artistes comme Alexandre Noll ou Serge Mouille aujourd’hui reconnus comme les plus importants de leur génération. A la fermeture de la Compagnie des arts français, en 1959, Adnet prendra la direction de l’Ecole nationale supérieure des arts décoratifs, poste qu’il occupera pendant dix ans, engageant l’école sur la voie du Design industriel.
► Xiaoli Wei (Université Paris IV-Sorbonne)
Titre de la thèse : « Architecture contemporaine en Chine : expression artisitique et régionalisme »
Directeur : Andrieux Jean-Yves Texier Simon
Unité de recherche : UMR 8150, Centre André Chastel
Adresse email : weixiaolifr (at) yahoo.fr
Présentation de la thèse : Inscrit dans le contexte de l’émergence puissante de la Chine, qui occasionne une transformation rapide et profonde dans tous domaines au sein du pays, le sujet de ma thèse se focalise sur l’architecture et le paysage urbain en Chine contemporaine en se concentrant sur la période allant des années 1980 jusqu’à aujourd’hui, et en étudiant les architectes, leurs œuvres, et les événements concernés. Ma recherche vise à observer le dynamisme culturel et les problématiques historiques en Chine à travers des pratiques architecturales témoignant de multiples réflexions.L’importance de cette approche multiculturelle est révélée avant tout par la situation transitionnelle sur les plans géographiques, chronologiques, et disciplinaires des œuvres et des architectes choisis, constituant la première source d’étude. L’objectif initial en suivant deux vecteurs au service du grand thème: les éléments liés aux architectes, et la circonstance culturelle (artistique, littéraire, paysagère et politique) liée aux éléments. L’architecture, par sa nature, est interpénétrée par de multiples domaines, et exige un point de vue croisé pour mener à bien ma recherche. Le choix d’architectes est basé sur le fait que ceux-ci ont une situation polémique et transitionnelle (professionnels, intérêts divers, lieu d’acitivié, nature complexe d’œuvres etc.), et en raison de leur approche interdisciplinaire et internationale. L’objectif formel est de pouvoir analyser les événements à partir d’un corpus rigoureux, et de constituer un ensemble proposant des relations intelligibles dans le cadre du sujet.
►Armelle Weirich (Université de Bourgogne)
Titre de la thèse : « Echanges artistiques et transferts culturels entre Vienne et Paris (1871-1914) : le rôle de Berta Zuckerkandl (1864-1945), salonnière, journaliste et critique d’art ».
Directeur : Tillier Bertrand
Unité de recherche : Centre Georges Chevrier
Adresse email : armelle_weirich@etu.u-bourgogne.fr
Présentation de la thèse :Berta Zuckerkandl (1864-1945) fut l’une des personnalités les plus influentes du milieu artistique viennois, de la fin des années 1880 au déclenchement de la Première Guerre mondiale. Salonnière, journaliste et critique d’art, elle s’entoura des principaux artistes avant-gardistes viennois de son époque (Gustav Klimt, Otto Wagner, Carl Moll…), alors que sa culture francophile et ses liens familiaux avec Georges Clemenceau l’incitèrent à se rendre fréquemment en France où elle intégra les cercles politiques et artistiques parisiens. Ainsi Berta Zuckerkandl se lia d’amitié avec quelques-uns des artistes français les plus importants de son temps (Auguste Rodin, Eugène Carrière…) et œuvra constamment aux échanges artistiques et culturels franco-autrichiens. Dans l’effervescence qui animait le milieu artistique viennois, Berta Zuckerkandl guida les artistes et initia le public à l’art moderne, en s’appuyant sur les initiatives françaises pour orienter le développement de l’art.
L’étude documentée de l’itinéraire de Berta Zuckerkandl vise à étudier les modalités d’échanges artistiques et de transferts culturels entre Vienne et Paris, à la flexion des XIXe et XXe siècles. L’analyse, la traduction et l’édition scientifique des critiques d’art de Berta Zuckerkandl permettront de comprendre le rôle qu’elle joua pour l’art moderne viennois et pour la promotion des artistes français à Vienne. Il s’agira ensuite d’analyser les influences réciproques entre les artistes des deux capitales et d’étudier la place des actions de Berta Zuckerkandl au sein des réseaux d’échanges européens.
► Yukiko Yokoyama (Université Paris Ouest Nanterre La Defense)
Titre de la thèse : « L’Influence du dessin ornemental sur la peinture non-académique en France, 1870-1914 »
Directeur : Labrusse, Rémi
Unité de recherche : Histoire des Arts et des Représentations (HAR-EA 4414)
Adresse email : yukiko.yokoyama.102@gmail.com
Présentation de la thèse : Au tournant du XIXe et du XXe siècle, il y avait de jeunes artistes qui commençaient leurs études par le dessin décoratif à travers lequel on peut apprendre soi-même le dessin élémentaire pour acquérir des connaissances sur la forme et la combinaison variable des formes. Le but de ces études était plutôt d’améliorer la qualité des produits industriels, mais quelques artistes ont développé des idées sur la forme et la ligne à partir des exercices de dessin ornemental. Cet enseignement du dessin, comme base de la formation technique n’est pas séparable de la formation artistique au XIXe siècle. La limite des méthodes entre dessin technique et dessin artistique est floue et l’objectif de « savoir dessiner » est commun en effet, non seulement aux futurs artistes professionnels, mais aussi aux architectes, aux illustrateurs, aux ornemanistes, ainsi qu’à de nombreux artisans et industriels. Cette époque était aussi à tournant de la théorie de l’enseignement du dessin ornemental du la méthode géométrique de Eugène Guillaume au dessin libre proposé par Gaston Quénioux et Paul Renouard, professeurs de l’École Nationale des Arts Décoratifs. A la fin du XIXe siècle, de nombreux futurs artistes ont fait leur apparition dans l’Ecole des Art Décoratifs comme Rouault, Matisse et Marquet. D’autre part, il y avait aussi des artistes qui commencaient leur carrière par des travaux ornementaux, notamment les peintres Nabis. En examinant comment ces artistes ont appris le dessin ornemental et ont développé leurs recherches sur la forme, je voudrais essayer d’éclaircir la relation entre l’enseignement du dessin ornemental et la création artistique de cette époque.
► Audrey Ziane (Quessada) (Université de Provence)
Titre de la thèse : « Les Manifestes artistiques et littéraires sous la Troisième République (1870-1940) »
Directeur : Rossella Froissart. Co-directeur : Claude Perez
Unité de recherche : AREA et CIELAM
Adresse email : audrey.ziane@aliceadsl.fr
Présentation de la thèse : Que peuvent avoir en commun les prises de position des artistes durant l’affaire Dreyfus et le mouvement Surréaliste ? Des mots d’artistes dans un manifeste.La dichotomie art/littérature est remise en question dans les groupes artistiques de la Troisième République : artistes, écrivains et poètes s’unissent dans l’écrit manifestaire, associant programme esthétique et revendications politiques L’analyse de ces écrits, conservateurs ou avant-gardistes, se fondera sur leur processus d’émergence, de publication et questionnera leur devenir.
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