Journée d’étude : « Comment représenter l’Autre ? » (Paris, 14 décembre 2012)

L’ouverture du musée du quai Branly (Paris 2006), un musée « ethnologique » conçu explicitement comme un musée d’art pour les « arts premiers », ainsi que la réouverture du musée ethnologique Rautenstrauch-Joest (Cologne 2010), qui a reçu au cours de sa restructuration une « salle d’art » (Kunstraum), indiquent que l’art non-européen aujourd’hui a trouvé sa place dans le discours public. L’exemple des deux musées ainsi que la discussion autour du projet du « Humboldtforum » à Berlin montrent que les concepts traditionnels de la représentation « ethnographique » de l’autre ont été remplacés récemment par des approches qui tentent d’élever art européen et non-européen au même niveau. Mais dans le même temps, ces deux exemples révèlent aussi que les différences dans le classement entre objets d’arts européens et non-européens persistent toujours : en témoigne leur exposition dans le cadre de « musées ethnologiques ». Les présentations de l’art non-européen dans les musées ethnologiques transmettent en effet une image spécifique de la façon dont l’Europe a construit et transmis son savoir sur les arts et cultures non-européennes. Le musée comme lieu de (re)présentation matérielle joue jusqu’à ce jour un rôle important dans la constitution, transformation et médiation de ce savoir.

L’atelier de recherche se propose d’analyser dans une perspective historique les différents concepts de médiation de ce savoir dans les musées, ethnologiques et autres. Elle pose également la question des changements et continuités que cette représentation muséale a subi depuis la fin du XVIIIe  siècle.

Quel rôle l’art joue-t-il dans la médiation du savoir sur les cultures non-européennes ? Comment les stratégies de (re)présentation muséale comme par exemple l’esthétisation ou la contextualisation influencent-elles la médiation et réception du savoir culturel ? Dans quelle mesure est-ce que les stratégies « européennes » de (re)présentation du savoir ont-elles été adoptées ou adaptées par les musées ?

L’atelier de recherche veut notamment prendre pour sujet l’influence que les développements socioculturels ou politiques, comme par exemple le processus de la décolonisation, ont exercé sur la (re)présentation du savoir.

 

L’atelier de recherche interdisciplinaire s’adresse à des historiens, des historiens de l’art et des ethnologues.
Langues : français et anglais.

14 décembre 2012, 13h30–19h00

Ecole Doctorale de Sciences Po,
199 bvd St. Germain, salle 502

Organisation: Sarah Maupeu (Univ. de Cologne), Jakob Vogel (Sciences Po Paris/CIFRA)

Inscription : sarah.maupeu@uni-koeln.de

 

PROGRAMME

13h30–13h45
Introduction: Sarah MAUPEU (Univ. de Cologne)

13h45–14h15
Susanne MERSMANN (Univ. Lüneburg): « L’art et les systèmes de classification dans le contexte du Musée d’Ethnographie du Trocadéro »

14h15–14h45

Commentaire: Jakob VOGEL (Sciences Po Paris)

Discussion

14h45–15h15
Roland CVETKOVSKI (Univ. de Cologne): « The Others within. Empire and Ethnographic Museum Representations in Late Imperial Russia »

15h15–15h45

Commentaire: Sophie LECLERCQ (CNDP Poitiers/Univ.Versailles-St.Quentin)

Discussion

15h45–16h15

Pause

16h15–16h45
Marieke BLOEMBERGEN(KITLV Leiden): « Indonesia in the Greater India mind set, 1900s-1950s. Sites of inter-Asian knowledge production and global orientalist alliances »

16h45–17h15

Commentaire: Emanuelle SIBEUD (Univ. Paris VIII)

Discussion

17h15–17h45

Monique JEUDY-BALLINI (CNRS/EHESS): « Exposer ou s’exposer ? L’altérité au risque de l’appropriation muséographique »

17h45–18h15

Commentaire: Sarah MAUPEU (Univ. de Cologne)

Discussion

18h15–18h45

Discussion finale

 

PARTICIPANTS :

Marieke Bloembergen, historienne, senior researcher au Royal Netherlands Institute of Southeast Asian and Caribbean Studies

Roland Cvetkovski, historien, maître de conférences à l‘Université de Cologne

Monique Jeudy-Ballini, anthropologue, directrice de recherche au Laboratoire d’Anthropologie Sociale (CNRS) à Paris

Sophie Leclercq, historienne, Centre National de Documentation Pédagogique, Poitiers/Centre d’Histoire culturelle de l’Université Versailles-St.Quentin en Yvelines

Sarah Maupeu, historienne de l‘Art, doctorante à l‘Université de Cologne

Susanne Mersmann, historienne de l‘Art, chargée de cours à l‘Université de Lüneburg

Emanuelle Sibeud, historienne, maître de conférences, Université Paris 8 (Vincennes-Saint-Denis)

Jakob Vogel, historien, professeur d’Histoire de l’Europe (XIXe et XXe siècles) au Centre d‘Histoire, Sciences Po Paris

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