Journée d’étude : « Dada avant/après Dada. Lieux, communautés, réseaux » (Paris, Centre Malesherbes, 3 et 4 avril 2018)

Journée d’étude : « Dada avant/après Dada. Lieux, communautés, réseaux » (Paris, Centre Malesherbes, 3 et 4 avril 2018)

Le thème retenu pour cette journée est celui de la communauté, une forme d’organisation qui a fait la spécificité de Dada – rétif aux modes d’organisation traditionnels – mais qui en souligne également la complexité, et même le caractère paradoxal : comment travailler en communauté si l’on forme, selon les mots de Tristan Tzara, une « constellation d’individus et de facettes libres » ?

C’est le devenir de la communauté « après Dada » qui sera au cœur de nos réflexions : la communauté comme idéal perdu, voire mythifié rétrospectivement autant que comme surface de projection et comme stratégie de réinvention dans le champ culturel renouvelé des années 1950 et 1960. Cette dimension a partie liée avec la façon dont les dadaïstes se pensent, et aussi se nomment rétrospectivement – si l’on forme une communauté identifiable, cela veut dire que l’on peut lui donner un nom (Dada), tenir sur elle un discours (à l’heure où précisément s’ écrit l’histoire des avant-gardes dites historiques).

Cette communauté « reconstruite » après 1945 s’incarne en différents lieux, lieux originels, fictifs ou nouvellement établis, lieux de l’exil – tout comme dans la forme épistolaire. La communauté au travail recourt à différents supports et formats propices à collaborations : livres, revues, films, correspondance, pour n’ en nommer que quelques-uns. La constitution en communauté et la réflexion sur la communauté comme forme de sociabilité s’inscrivent dans une diachronie spécifique : en travaillant en communauté, les dadaïstes se font les héritiers du romantisme – une filiation réaffirmée et explicitée après 1945 – et, dans les années cinquante et soixante, les échanges avec les poètes et artistes de la nouvelle génération, représentants des « nouvelles avant-gardes », conduisent à une redéfinition des contours et modalités de la communauté, au profit par exemple des réseaux.

Cette journée d’étude résulte d’une collaboration entre Sorbonne Université, l’équipe d’accueil Reigenn (A. Mareuge), le Centre André Chastel (I. Ewig) et l’Université de Zurich (S. Zanetti, A. Mareuge). Elle s’inscrit dans le cadre plus large d’un projet consacré à Dada après 1945, à son héritage, à sa réinvention et à ses redéfinitions, porté par l’université de Zurich et soutenu par le Fonds National Suisse de la recherche scientifique.

PROGRAMME :

MARDI 3 AVRIL 2018 (salle 207)

14h00 – Accueil et introduction

  • Les lieux de la communauté

14h30 – Patrick Beurard-Valdoye (poète, professeur ENSBA Lyon)
Le sentiment du collectif : Zurich & Ascona ; Dada & Monte Verità. Et après ? Le village d’artistes de Ein Hod (Marcel Janco)

15h15 – Isabelle Ewig (maître de conférences, Sorbonne Université)
De Kurt Merz Schwitters à la communauté des hommes : l’expérience de la captivité, Hutchinson Camp, Isle of Man, 1940-1941

15h45 – Walburga Krupp (historienne de l’art, Zürcher Hochschule der Künste, Zurich)
Grasse – Insel des Friedens und der Freundschaft. Mythos und Realität der Jahre 1940-1943 [Grasse, l’île de la paix et de l’amitié. Mythe et réalité des années 1940-1943] (communication en allemand avec traduction française)

Discussion et pause

  • Des communautés épistolaires ?

17h – Agathe Mareuge (maître de conférences, Sorbonne Université)
Les dadaïstes-éditeurs, les dadaïstes et leurs éditeurs : de l’auto-constitution comme communauté à l’inscription dans une histoire culturelle « en mouvement »

17h30 – Table-ronde sur la communauté épistolaire chez Raoul Hausmann : autour de Courrier Dada, du projet de revue Pin, et des jeunes artistes en lien avec Hausmann. Avec Cécile Bargues (historienne de l’art et commissaire d’exposition, Paris), Isabelle Ewig, Agathe Mareuge et Sandro Zanetti

  • Une communauté filmée / filmique ?

18h – Patrick de Haas (a enseigné l’histoire de l’art contemporain à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
À propos de quelques films de Hans Richter : archives dada ou rêves à vendre ?

18h30 – Projection de Dadascope (1956-1961) réalisé par Hans Richter

Discussion

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MERCREDI 4 AVRIL 2018 (Salle 126)

9h30 – Accueil et introduction

  • Mise en perspective diachronique : de la communauté romantique aux réseaux (et retour)

10h – Bertrand Clavez (maître de conférences, Université Rennes 2)
Collectifs, coopératives, lotissements : variations sur la communauté Fluxus idéale chez Georges Maciunas

10h30 – Sandro Zanetti (professeur, Universität Zürich)
Théories/pratiques d’ensemble (1916/1924/1968)

Discussion et pause

11h30 – Anja Schulthess (collaboratrice scientifique, Universität Zürich)
Dada et le mouvement de la jeunesse à Zurich (1980). Formes de la communauté, interventions dans les médias, auctorialité et absence des femmes

12h – Discussion sur les sources romantiques de la communauté, avec Olivier Schefer (maître de conférences HDR, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)

12h30 – Conclusion de la journée d’étude

Pot de fin de journée d’étude

Journée d’étude, Paris, 3-4 avril 2018
CENTRE MALESHERBES

108, BOULEVARD MALESHERBES
75017 PARIS

Entrée libre sur inscription (pour raisons de sécurité)
agathe.mareuge@sorbonne-universite.fr

Renseignements sur les sites
www.centrechastel.paris-sorbonne.fr
www.reigenn.paris-sorbonne.fr

 

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