Journée d’étude de la revue Marges : « Les temps de l’art »

Il sera question d’interroger les différentes temporalités des mondes de l’art contemporain dans leur articulation et leur confron- tation. Il s’agira de questionner les rapports temporels – de synchronie et/ou de diachronie – entre la conception, la production et la réception des différentes pratiques artistiques contemporaines. L’un des enjeux de la (des) temporalité(s) de l’œuvre d’art est de relever son action pragmatique, ses conséquences factuelles, sociales, sur une culture qui tend à se globaliser. Quelles sont les conséquences des temporalités des œuvres d’art sur leur mode d’existence, sur les rapports entre l’artistique et l’esthé- tique ? Quels sont les mécanismes qui induisent le travail du temps, qu’il soit latent, implicite ou au contraire revendiqué par l’artiste et de quelle manière cela questionne-t-il le statut de l’œuvre ?

Il y a le temps conduit par l’œuvre elle-même – qu’il soit narratif, diégétique ou de sa manifestation. Y a-t-il encore une pertinence à faire une distinction entre des arts de l’espace et du temps ? Toute œuvre n’est-elle pas prise dans une culture qui se manifeste au-delà de l’espace et du temps « matériel » ? Peut-il y avoir œuvre sans une temporalité et une spatialité « matérielles » – à un moment ou à un autre de son existence ?

Les temporalités du discours jouent aussi un rôle pour notre appréhension du temps de l’œuvre. Si la période d’après-guerre et les années 1960 ont cherché à élaborer des réflexions ayant pour ambition de toujours se renouveler, à l’image du mouvement interne propre au modernisme, elles apparaissent souvent non opérationnelles aujourd’hui. Comment mettre en présence le passé, le présent et le futur d’une œuvre sans reconduire une « théâtralité » ou une réification ?

De plus, les œuvres contemporaines sont prises comme objet par d’autres disciplines (anthropologie, sociologie, psychologie, sciences cognitives…) qui les insèrent dans d’autres formes de temporalités. Quelles sont les conséquences de l’évolution de la forme et du contenu des discours sur l’art – qu’elles soient critiques, analytiques, historiques… – sur le temps de l’œuvre ? Dans la mesure où la discipline historique est impliquée dans les processus temporels des œuvres d’art, peut-elle conduire ce questionnement sur leurs temporalités si elle ne modifie pas ses outils méthodologiques – dont son logocentrisme temporel occidental ? Comment élaborer une « épistémologie » de la temporalité artistique : quels types de connaissances sollicite-t-elle ? Quelle(s) « discipline(s) » pourrai(en)t la conduire ?

Programme

9h 15 : Accueil des participants

9h30: Présentation de la journée

  • 9h45 : « Run, Run, Run : Les temps suspendus du cinéma de la Factory », parJustin S. Wadlow (Université de Picardie Jules Verne)
  • 10h30 : « Quand l’image condense le temps ; le cas de L’Arche russe d’Alexandre Sokourov », par Francis Gauvin (UQAM, Montréal)

11h15 : Pause / Discussion

  • 11h30 : « Le parcours à l’œuvre. Temps, espace et déplacement dans l’œuvre de Matthew Barney », par Guillaume Baychelier (Université Paris 1)
  • 12h15 : « La Vittoria racontée par Tinguely : histoire de la cohabitation d’une œuvre et de sa recréation imaginaire », par Déborah Laks (Sciences Po, Paris)

13h : Discussion

13h15: Déjeuner

  • 14h30 : « Vexations x8, musique et politique à Buenos Aires », par Violeta Nigro Giunta (EHESS, Paris)
  • 15H15 : « Le silence-après d’Yves Klein », par Noémi Joly (Université Paris 4)

15h45 : Pause / Discussion

  • 16h : « Le temps du remontage : entre cinéma et installation, The Clock de Christian Marclay », par Marie Rebecchi (EHESS, Paris)
  • 16h45 : « Horloges au présent : présences de l’horloge dans l’art contemporain », par Claire Labastie (Agrégée et docteure en arts plastiques)

17h30 : Conclusion de la journée

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