Journée d’études : « L’éventail de nos peurs de l’Antiquité à nos jours » (Saint-Quentin-en-Yvelines, 15 mai 2019)

Journée d’études : « L’éventail de nos peurs de l’Antiquité à nos jours » (Saint-Quentin-en-Yvelines, 15 mai 2019)

Frousse, trouille, crainte, effroi, chocottes, terreur, frayeur, épouvante, pétoche… Il existe quantité de termes et d’expressions plus ou moins fleuris pour exprimer les multiples facettes de la peur dans la langue française.

Cette année, dix jeunes chercheurs en sciences humaines et sociales sont invités à exposer le fruit de leurs recherches sur le thème « L’éventail de nos peurs de l’Antiquité à nos jours ». Dans une perspective historique large et une approche se voulant culturelle et transdisciplinaire, cette journée d’études entend déconstruire et comprendre les mécanismes naturels et sociaux inhérents au phénomène de la peur, qu’elle soit subie ou voulue. Il s’agira de l’appréhender d’abord comme une émotion, une expérience du sensible et d’analyser les comportements des individus lorsqu’ils y sont confrontés (comment se manifeste-t-elle ? comment les sociétés humaines l’appréhendent-elles et l’expriment-elles ? de quoi a-t-on peur ?) sans oublier de cerner les différents canaux de sa diffusion et de sa propagation (institutions officielles et religieuses, culture orale, cultures profane ou populaire, presse, médias…). Les images, les concepts et les discours sur la peur tendant à diffuser, créer, perpétuer ou même lutter contre certains de ses aspects seront abordés à travers différentes approches alliant des méthodes d’analyse comparatiste, macro et micro historiques. Il conviendra également de revenir sur les moyens mis en place, à travers les âges, afin de lutter contre ses avatars (comment se rassure-t-on ? comment exorcise-t-on ses peurs ? quelles valeurs sont érigées en modèle face à la peur dans les sociétés humaines ?). Enfin, il faudra traiter la peur dans le sens d’un phénomène de société. Les fantasmes qui lui sont associés et les méthodes cherchant à l’esthétiser seront mis au jour. Les plaisirs de la peur, puisant leur source dans la littérature, les arts, le cinéma, les séries télé ou plus généralement les loisirs seront également étudiés, dans la perspective d’une quête de l’émotion forte, afin de faire tomber tous ses masques.

 

Programme :

  • 9h30-10h00

Anaïs Fléchet (CHCSC) et Maaike van der Lugt (DYPAC)

Accueil des participants et introduction de la journée.

  • 10h00-11h00 Gouverner par la peur (1)

Mustapha Marouche (CHSSC, Université de Picardie)

La peur à Amiens : construction sociale évoluant dans le temps ou bien moyen de gouvernement à part entière ?

Jean-Félix Lapille (CHCSC, UVSQ)

Peur du communisme, peur de la guerre, la communication politique du PPF dans l’entre-deux-guerres.

  • 11h00-11h15 : Pause
  • 11h15-12h15 Gouverner par la peur (2)

Amal Silva Da Cruz (SICICE, Université Paris 1)

La peur comme instrument de domination et de contrôle : l’exemple de la guerre de Corée, 1950-1953.

Grégoire Le Quang (IHTP / Université Paris 8)

La peur indicible ? Dépister l’émotion, Italie, années 1970.

  • 12h15-14h00 : Pause déjeuner
  • 14h00-15h30 Peurs de l’au-delà

Pierre-Marie Lozac’h (Université de Bretagne occidentale)

La peur des Enfers à Rome : la peur d’une fabula ?

Elise Vernerey (CESCM, Université de Poitiers)

Nuisance et bon usage de la peur : la parabole du mauvais riche et du pauvre Lazare sur le portail de Saint-Pierre de Moissac.

Marta Battisti (LARHRA, Université de Grenoble)

Du son épouvantable à la musique céleste : l’écoute comme moyen de Salut dans les Histoires des Derniers Jours de Signorelli à Orvieto.

  • 15h30-15h45 : Pause
  • 15h45-17h15 Expressions de la peur

Tamar Nadav (ICT, Université Paris 7 / Université d’Haïfa – Israël)

La structuration du discours savant sur la peur en Occident : le cas précoce des médecins de Salerne.

Manon Courbin (CELLF, Sorbonne Université)

« Je ne sçaurois pourtant vous dire précisément quel étoit l’objet de ma peur ». Enjeux des représentations de la peur dans le roman-mémoire de la première moitié du XVIIIe siècle : l’exemple de la Vie de Marianne de Marivaux.

Mélissa Fletgen (LAHIC, EHESS)

La peur comme divertissement, le cas des jeux vidéo d’horreur.

  • 17h15-17h30 : Conclusions

 

Informations complémentaires :

Comité scientifique :
Anne-Claude Ambroise-Rendu,
Didier Lett,
Stéphanie Sauget

Comité d’organisation :

Amélie Fagnou,

Nicolas Stromboni

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