Journée d’études : « Tableau vivant : la politique de l’interruption » (Paris, 22 octobre 2014)

Sam Taylor Wood, Soliloquy II, 1998, phographie couleurDésormais étudié dans ses différentes modalités historiques et esthétiques, le tableau vivant ne cesse de nous interroger sur la puissance d’un arrêt (du geste comme de l’image) : quelle est la nature de la force expressive de l’immobilité ? Considérer parfois comme anachronique au regard des arts du mouvement, le tableau vivant dans ce qu’il peut avoir d’archaïque propose une intensité que le théâtre ou l’arrêt sur image au cinéma ont largement expérimentée. L’artifice de l’immobilité contrainte des tableaux vivants peut-elle se comprendre à l’aune d’une réflexion sur les rapports entre l’image et le politique ? En performant le tableau vivant, la scène et le corps s’inscrivent dans une relation à l’espace social qui n’est pas dénué d’enjeux idéologiques.
Objet singulier de l’histoire de l’art, le tableau vivant ouvre en réalité des perspectives plus larges qui concernent toutes les pratiques artistiques, le théâtre et la danse, la vidéo et la performance, ou bien encore l’installation. En proposant de repérer les enjeux politiques de l’immobilité à travers le paradigme du tableau vivant, il sera question d’autorité et de liberté, de l’économie générale du rapport entre le spectateur, l’auteur et l’acteur, et peut être aussi de penser la question de la création en dehors de l’image.

Programme

9h00

Ouverture par Michel Poivert et Julie Ramos (Université Paris 1, HiCSA) et présentation de l’ouvrage « Le tableau vivant ou l’image performée »
(INHA/Mare & Martin)

9h30 – Suspens scénique

Laura Weigert (Rutgers University, New Brunswick, New Jersey) :
« Vocamus personagias » : les figures figées des tableaux éphémères

10h10

Carole Halimi (Université Paris-Est Marne-la-Vallée, LISAA) :
Le tableau vivant comme interruption du jeu de l’acteur dans le théâtre de Grotowski

10h50 : pause café

11h10 – Ralentissement urbain

Arden Reed (Pomona College, Claremont, Californie) :
Sam Taylor-Wood : politique, race, genre et suspension mis en scène dans un pub londonien

11h50

Olga Smith (Humboldt Universität zu Berlin, Institut für Kunst- und Bildgeschichte) :
Arrêt sur l’image dans le flux urbain : photographie et vidéo contemporaines

12h30 : pause déjeuner

14h – Ruptures temporelles

Vega Tescari (Kunsthistorisches Institut in Florenz – Max-Planck-Institut) :
Andreï Tarkovski : tension figée

14h40

Guillaume Gesvret (Université de Poitiers) :
Affecter le tableau vivant : interférence de la voix dans Pas de Samuel Beckett et Passion de Jean-Luc Godard

15h20 : pause café

15h40 – Interférence des genres

Bettina Brandl-Risi (Institut für Theater- u. Medienwissenschaft,Universität Erlangen-Nürnberg) :
Olga Desmond : Still still living

16h20

Damien Delille (Université Paris 1, HiCSA) :
Le scandale des « Messes noires » ou l’homoérotisme des tableaux vivants

17h

Nicolas Nercam (Université Montaigne Bordeaux, ARTES) :
Genre, histoire et politique : déclinaison des tableaux vivants dans l’œuvre photographique de Pushpamala N

 

Journée d’études organisée par Michel Poivert et Julie Ramos
Université Paris 1, HiCSA

Salle Vasari
Galerie Colbert
2, rue Vivienne ou 6, rue des Petits-Champs
75002 Paris
Métro : Bourse ou Palais-Royal-Musée du Louvre

 

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