L’APAHAU soutient les sections 21 et 22 du CNU, pour la défense de l’Université (et prône le refus de participer à l’HCERES)

Le bureau de l’APAHAU, réuni le lundi 8 mars 2021 appuie totalement les deux motions votées par les sections 21 et 22 du CNU et tient à rappeler l’appel des directeurs de laboratoires à ne pas participer aux comités d’évaluation de l’HCERES (voir ici )

 

 

Motion de la 21e section CNU

Alors que la France se trouve dans une situation d’état d’urgence sanitaire, et que les enseignants chercheurs étaient pleinement engagés à répondre aux défis posés par cette situation inédite et à la détresse étudiante à laquelle le ministère a été sourd pendant des mois, la LPR a été votée sans aucune concertation avec le CNU ou les sociétés savantes qui représentent les enseignants chercheurs. La 21e section ne peut que constater et vivement regretter le mépris opposé par le ministère et le gouvernement à leurs demandes, à leurs propositions et à l’expression renouvelée de leurs inquiétudes et de leur opposition à ce projet de loi. De plus, les amendements qui y ont été ajoutés dans la précipitation ont directement remis en cause le CNU et ses missions.

La 21e section du CNU rappelle son attachement aux missions nationales du CNU, instance garante d’équité, d’impartialité, d’expertise et de collégialité dans l’appréciation des différents aspects de la carrière des enseignants-chercheurs. La manière dont a été mise en œuvre la fin du processus de qualification des MCF titulaires aux fonctions de Professeurs des Universités alors que le processus d’évaluation était déjà engagé a été brutale et méprisante. De nombreux collègues qui avaient déposé leurs dossiers pour évaluation, loin de se réjouir de n’avoir pas à être évalués par le CNU, se sont élevés contre l’arrêt subit d’une procédure à laquelle ils étaient attachés.

La 21e section, indignée par le traitement qui a été réservé à l’université, à ses personnels et à ses étudiants durant les derniers mois, demande instamment que le CNU soit étroitement associé à tout projet relatif à l’enseignement supérieur et à la recherche. Elle souhaite se comporter en force de proposition, et s’émeut de ne pas être considérée comme telle. La 21e section du CNU est prête à s’investir dans toute action qui soit à même d’assurer le traitement équitable sur tout le territoire de la République des étudiants de plus en plus nombreux qui y sont formés. Les dernières décisions, derrière une apparente recherche de compétitivité, suscitent une compétition de fusions et appels à projets qui organisent des inégalités croissantes entre établissements et entre territoires. Chronophages et coûteux, ces procédés multiplient les tâches administratives au détriment des missions de formation et de recherche des enseignants chercheurs au contraire des effets annoncés de promotion de la recherche française au niveau international.

La 21e section rappelle par ailleurs que les sciences humaines ont tout leur rôle à jouer dans une vraie promotion de la formation comme de la recherche. Leur rôle dans la formation à l’esprit critique et dans l’analyse des relations complexes entre environnement, activités humaines et interactions sociales est rendu plus visible encore par les crises actuelles.

Pour préserver l’avenir de la recherche et de l’Université nous restons mobilisés

Motion votée à l’unanimité, le 5 février 2021

————————————————–

Motion de la section 22

Nous sommes l’Université­

 

Nous, membres de la 22e section du Conseil national des universités, créé par ordonnance à la Libération pour représenter nos pairs, dénonçons 20 ans de politiques de destruction cynique du service public de l’enseignement supérieur et de la recherche.

Du sommet à la base de l’université, le sabotage a été systématique. Le manque de moyens, la baisse du nombre de postes, la précarisation des personnels, la dégradation des conditions d’enseignement et de recherche, constituent le résultat de décennies de mise à sac de l’université, et ont créé l’état d’urgence qui nous oblige à rédiger cet appel.

L’abandon actuel des étudiantes et des étudiants de l’Université alors que les classes préparatoires restent ouvertes n’est que la dernière marque de cette mise en faillite délibérée et du mépris organisé au sommet de l’État envers l’Université.

L’incapacité des ministres Vidal et Blanquer à gérer la crise sanitaire dans l’enseignement, que leurs attaques ineptes et dangereuses n’ont pas réussi à camoufler, les discrédite absolument. La défiance du monde universitaire à leur égard est totale et irréversible. Indignes, ils n’ont plus la légitimité suffisante pour exercer leurs fonctions. Ils doivent démissionner.

Face à ce gâchis, nous décidons aujourd’hui de reprendre en main notre destin collectif.

Au nom des libertés académiques et de la souveraineté universitaire :

  • Nous exigeons que le Conseil national des universités soit replacé au centre des processus d’évaluation individuelle et collective de la recherche universitaire, dans le respect de son indépendance.
  • Nous appelons l’ensemble des sections du CNU à se réunir en États généraux de l’Université.
  • Nous invitons l’assemblée générale des directions de laboratoires et unités de recherche à nous rejoindre.

C’est collectivement, titulaires et précaires, que nous lutterons désormais pour refonder l’Université. Et c’est ensemble que nous combattrons pour rétablir un service public démocratique de l’enseignement supérieur, de qualité et accessible à tous.

 

Motion votée à l’unanimité des membres de la 22e section du Conseil national des universités le 5 mars2021

Leave a Reply