Pour la première fois, l’Institut national d’histoire de l’art (l’INHA) participe à La Nuit des idées, le jeudi 25 janvier 2018.
Au cours d’une soirée exceptionnelle, qui se tiendra dans la prestigieuse salle Labrouste de la bibliothèque de l’Institut national d’histoire de l’art, l’INHA propose d’ouvrir le débat sur le thème : imagination au pouvoir – puissance des images.
À partir du slogan scandé pendant les manifestations de mai 68, articulé à l’interrogation sur les images, il s’agit de faire dialoguer l’histoire de l’art avec d’autres disciplines, telles que les mathématiques, l’histoire, l’esthétique mais aussi le spectacle vivant. Au cours de cette soirée seront réunis pour la première fois et interviendront selon des formats divers et des médiums variés, des historiens, des chorégraphes, des écrivains, des compositeurs-interprètes ou des plasticiens.
L’objectif est de proposer un autre regard sur la discipline de l’histoire de l’art en lien avec les grands enjeux sociétaux, de mêler les idées et les formes – vocation de la discipline et de la Nuit des idées – et d’offrir l’hospitalité aux chercheurs venus de tous horizons comme au public de la Nuit.
Afin d’ancrer toujours plus fortement les missions de l’INHA – être au service d’une très large communauté scientifique et de l’ensemble des citoyens dans une volonté d’ouverture du champ de l’histoire de l’art au plus grand nombre – cet événement, qui s’adresse à tous, souhaite montrer en quoi l’histoire de l’art donne des clés qui permettent d’interpréter les images, de comprendre pourquoi elles nous touchent, pourquoi elles ont une signification politique, intellectuelle et sensorielle.
À cette occasion, seront également présentés, pour la première fois hors-les-murs, les trente-sept « Tableaux fantômes » du musée Benoît-De-Puydt de Bailleul, qui font écho au programme de recherche initié par l’INHA en 2017 sur les œuvres disparues pendant la Première guerre mondiale dans les collections publiques françaises. Cette présentation sera accompagnée de 3 manuscrits des collections de la Bibliothèque, établis en 1784 par le garde des tableaux du roi, Louis- Jacques Du Rameau, «peintre ordinaire du roi et professeur en son Académie» : l’Inventaire des tableaux du Cabinet du Roi placés à la Surintendance des bâtiments de sa Majesté à Versaillles – tome 1 et 2, et le Catalogue des tableaux du Cabinet du Roi.
À propos de la Nuit des idées
Créée pour célébrer la circulation des idées, cet évènement, à l’initiative de l’Institut français, a vu naitre une quinzaine de manifestations portées par le réseau culturel français à l’étranger depuis 2016 à travers le monde.
Le principe de la Nuit des idées demeure une invitation au partage international des idées, à la découverte de l’actualité des savoirs de tous domaines dans une forme accessible et festive, où les enjeux de notre temps peuvent être placés sous les feux croisés de la réflexion philosophique, des savoirs scientifiques, des pratiques artistiques, ou encore des expériences littéraires.
La manifestation privilégiera ainsi le dialogue international sur les grands enjeux de notre époque à travers un prisme interdisciplinaire et dans un format convivial.
À propos des « Tableaux fantômes »
Au printemps 1918, les obus pleuvent sur Bailleul, petite ville du Nord de la France, située à l’arrière du front d’Ypres.
Parmi les ruines, un musée, surnommé « le petit Cluny » en raison de la qualité des œuvres anciennes léguées à la Ville par un greffier passionné d’art, Benoît De Puydt (1798-1859).
Malgré le danger permanent, le musée demeure ouvert durant tout le conflit et s’offre comme un lieu de visite privilégié pour les soldats alliés, notamment canadiens, qui y découvrent la culture d’une région qu’ils ne connaissent qu’à travers des paysages dévastés. Mais au sortir de la Grande Guerre, 80 % des collections sont perdues, détruites ou dispersées.
Dans les années 1990, le conservateur du musée, Laurent Guillaut, retrouve les carnets de son prédécesseur d’avant la Première guerre mondiale, Édouard Swynghedauw, où celui-ci a méticuleusement décrit les 7500 tableaux constituant les collections initiales du musée.
Laurent Guillaut décide alors en 1999 de présenter une trentaine de ces « Tableaux fantômes », issus du legs Hans, dans une des salles du musée : les œuvres de Pharaon De Winter, Théodore Fantin-Latour et d’autres artistes
du XIXe siècle nous sont restituées grâce à la magie de l’évocation poétique et personnelle composée par Édouard Swynghedauw et retranscrite sur un support au format de la toile disparue. Très vite, les visiteurs s’emparent de cette évocation qui nourrit sur le long terme diverses formes de réappropriation comme celle initiée par La plus petite galerie du monde (ou PRESQUE).
C’est désormais à quatre artistes contemporains, chorégraphe, compositeur-interprète, cinéaste et plasticien, que reviendra le soin de donner, le temps d’une Nuit, un corps, une voix, des images, à ces « Tableaux fantômes »,
grâce à la puissance d’évocation de leurs médiums respectifs.
Intervenants (sous réserve)
- Philippe ARTIERES : historien
- Patrick BOUCHERON : historien
- Christophe BOLTANSKI : écrivain
- Thibault BOULVAIN : historien de l’art
- Éric de CHASSEY : historien de l’art et directeur de l’Institut national d’histoire de l’art
- Cyprien CHEVILLARD : historien de l’art
- Marie DARRIEUSSECQ : écrivain
- Arno GISINGER : photographe
- Sophie HEYWOOD : historienne
- Célia HOUDART : écrivain
- Ariane JAMES-SARAZIN : historienne de l’art
- Tatiana JULIEN : chorégraphe
- Isabelle MARCHESIN : historienne de l’art
- Philippe MEAILLE : collectionneur
- Djamel TATAH : artiste plasticien
- Cédric VILLANI : mathématicien et député
- Virginie LINHART : écrivain, cinéaste
Programme (sous réserve)
19h30 : Ouverture Éric de CHASSEY
20h00 : Cédric VILLANI + Cyprien CHEVILLARD (image / mathématiques)
20h45 : Patrick BOUCHERON + Isabelle MARCHESIN (images sacrée / image profane)
21h15 : Performance – Djamel TATAH
21h30 : Thibault BOULVAIN (image / activisme / sida)
22h00 : Performance – Marie DARRIEUSSECQ (Les lieux de mon père)
22h30 : Philippe MEAILLE (Art & Language) + Ariane JAMES-SARAZIN (image / collection)
23h00 : Performance – Célia HOUDART/ ou Tatiana JULIEN
23h15 : Philippe ARTIERES + Virginie LINHART + Sophie HEYWOOD + Éric de CHASSEY (image / mai 68)
00h15 : Christophe BOLTANSKI (lecture)
00h30 : Performance – Arno GISINGER (Konstellation Benjamin)
___
Informations pratiques
Jeudi 25 janvier 2018 – 19h-02h
Bibliothèque de l’Institut national d’histoire de l’art, salle Labrouste
58, rue de Richelieu
75002 Paris
Téléchargez le programme complet
Réservez votre place : inscription sur Eventbrit ou par mail à rsvp @ inha.fr
Rejoignez l’évènement Facebook
Suivez la soirée sur twitter : #lanuitdesidees @INHA_Fr
En savoir plus sur la Nuit des idées
En savoir plus sur l‘événement
Leave a Reply
You must be logged in to post a comment.