Parution : « Artemisia Gentileschi. Correspondance »

correspondance-dartemisia-gentileschi-2016
Artemisia Gentileschi. Carteggio / Correspondance,
introduction, traduction et notes de Adelin Charles Fiorato. Préface, édition critique et notes de Francesco Solinas, Paris, Les Belles Lettres, 2016, 364 pages. ISBN-10   2-251-73043-5 ISBN-13   978-2-251-73043-1.

 

« J’assure Votre Seigneurie Illustrissime que ce sont là des tableaux qui comportent des figures nues et des femmes, qui coûtent très cher et vous causent de grands casse-tête. Quant à vouloir faire des esquisses et à les envoyer, j’ai fait résolument le vœu de n’envoyer jamais plus d’esquisses de ma main, car j’ai été victime de fort méchants tours ; et en particulier, aujourd’hui même, je me suis trouvée avoir fait une esquisse sur des âmes du Purgatoire pour l’évêque de Sant’Agata, et cette esquisse, pour dépenser moins, on l’a fait exécuter par un autre peintre, lequel peintre travaille à partir des fruits de mon labeur. Si j’avais été un homme, je ne sais comment cela se serait passé. »

Lettre à Antonio Ruffo, 1649

Artemisia Gentileschi a laissé quelques lettres, publiées sporadiquement en Italie, et rassemblées pour la plupart dans un recueil édité par Francesco Solinas, chez l’éditeur De Luca, en 2011. Mais comme le cas socio-professionnel d’Artemisia est particulièrement digne d’attention, sont également publiées dans cet ouvrage une quinzaine de missives écrites et envoyées par des membres de son entourage : son père le peintre Orazio, son mari Paolo Antonio Stiattesi, le plus illustre de ses amants Francesco Maria Maringhi, et d’autres agents s’intéressant à la production picturale d’Artemisia.

Cette correspondance est lacunaire : n’ont survécu que des séries de missives, découvertes au fil du temps dans des archives et des éditions « princeps » partielles. Elles couvrent quatre périodes : 1611-1612, pour les documents concernant le viol ; 1615-1620, pour les lettres adressées à son amant Francesco Maria Maringhi ; 1630-1639, pour la correspondance avec les ducs de Modène et de Toscane, Galilée et d’autres commanditaires ; enfin, une série de douze lettres à Don Antonio Ruffo, écrites entre 1649 et 1651.
S’il est limité, ce corpus est riche de contenus. Comme le Carteggio de Michel-Ange, il évoque d’autres problèmes que picturaux ; beaucoup de lettres touchent aux difficultés d’argent, aux dettes de l’artiste et de son mari, aux frictions avec certains membres de sa famille et avec l’opinion publique (surtout quand sa liaison avec Maringhi fut connue), ou aux difficultés de livraison des oeuvres. Il constitue donc un témoignage hors du commun de la vie de celle qui fut l’une des premières figures féminines majeures de l’histoire de la peinture occidentale.

SOMMAIRE

Préface de Francesco Solinas
Introduction à la Correspondance par Adelin Charles Fiorato
Repères biographiques
Correspondance
A. L’épisode du viol
B. Correspondance avec Francesco Maria Maringhi et autres
C. Lettres aux Chevaliers Cassiano dal Pozzo et Andrea Ciolo, à Galileo Galilei, aux ducs de Modène et de Florence
D. Lettres à Don Antonio Ruffo
Notes de la traduction française
Table des Lettres
Bibliographie

OUVRAGE SUR LE SITE DE L’ÉDITEUR

Leave a Reply