Séminaire Frontières du patrimoine : « Restitution / déplacement »

La troisième  séance du séminaire de recherche « Frontières du patrimoine : circulation des savoirs, des objets et oeuvres d’art », aura lieu le 20 janvier 2012 à l’INHA, et sera consacrée au thème « Restitution / Déplacement », avec deux interventions de Bénédicte SAVOY (Prof. Dr. Technische Universität Institut für Kunstwissenschaft und Historische Urbanistik) et Ruth FIORI (Docteur en Histoire de l’art).

Bénédicte SAVOY  (Prof. Dr. Technische Universität Institut für Kunstwissenschaft und Historische Urbanistik).
Hiver 1913-14 : fièvre égyptienne à Berlin.

Depuis près de cent ans, l’Égypte réclame à l’Allemagne le buste de la reine égyptienne Nefertiti, conservé et exposé au Neues Museum de Berlin. À qui appartient Nefertiti ? Et plus généralement : à qui appartient l’antiquité égyptienne ? L’exposé propose de mettre en lumière l’effet fulgurant produit à Berlin par l’exposition des sculptures découvertes à Tell el-Amarna en moyenne Égypte lors des fouilles de 1912 (ces fouilles mêmes qui marquèrent la découverte de Nefertiti). Il s’interroge sur le rapport entre appropriation matérielle et appropriation esthétique d’objets d’art issus de cultures lointaines.

Notice bio-bibliographique :
Bénédicte Savoy est professeure d’histoire de l’art à l’Université Technique de Berlin (Technische Universität). Elle a consacré la plupart de ses travaux à la question des déplacements forcés d’œuvres d’art en Europe depuis les années 1800 et plus généralement à la question des transferts culturels. En 2010-2011, elle a assumé le commissariat de l’exposition « Napoleon und Europa. Traum und Trauma » au Hall des expositions de la république fédérale à Bonn. Elle est responsable avec Jacek Purchla de la section 19 « Restitution » du Congrès International d’Histoire de l’Art (CIHA) à Nuremberg en 2012. Parmi ses publications, on compte : Patrimoine annexé. Les saisies de biens culturels opérées par la France en Allemagne autour de 1800 (Paris, Èd. de la Maison des sciences de l’homme, Passages/Passagen n°5, 2003), et plus récemment Nofretete, eine deutsch-französische Affäre, 1912-1931 (Cologne/Vienne [Böhlau], 2011).

Ruth FIORI (Docteur en Histoire de l’art).
Le déplacement des monuments parisiens : quel rapport au patrimoine ?

Plus d’une centaine d’éléments du patrimoine parisien est aujourd’hui à un emplacement différent de celui qui les a vu naître, que ce soit à Paris, en France et ailleurs. Apparus dès la fin du XVIIIe siècle, ces déplacements d’œuvres d’architecture et de sculpture composent une circulation originale du patrimoine et correspondent à des motivations diverses, qui ont pu elles-mêmes évoluer au cours du temps. Mais si le résultat correspond bien souvent à la sauvegarde, le détail des raisons qui ont présidé à cette opération révèle que l’intention patrimoniale n’est pas toujours si évidente. À partir de quelques cas significatifs, l’exposé soulèvera la question du rapport au patrimoine émergeant de cette pratique.

Présentation bio-bibliographique :
Ruth Fiori est docteur en histoire de l’art. Elle a soutenu en juin 2009 à l’Université Panthéon-Sorbonne (Paris I), sous la direction de Dominique Poulot, une thèse intitulée « La construction d’une conscience patrimoniale à la fin du XIXe siècle : acteurs pratiques et représentations (1884-1914) », à paraître sous le titre : L’invention du Vieux Paris. Naissance d’une conscience patrimoniale dans la capitale (Wavre, Éd. Mardaga, avril 2012). Parallèlement à ses recherches sur l’histoire de la sauvegarde du patrimoine, elle a contribué pendant quatre ans aux programmes de recherche en histoire de l’architecture de l’Institut national d’histoire de l’art (2005-2009), et a traité plusieurs fonds photographiques du vieux Paris (musée Carnavalet, bibliothèque Jacques Doucet, vues de Paris de 1870 à 1940). Elle a ensuite participé aux enquêtes patrimoniales pour la révision du Plan de Sauvegarde et de Mise en valeur du Marais et dirigé des parcours d’architecture sur l’histoire des formes urbaines à Paris (École nationale d’architecture Paris-La Villette, agence immobilière Architecture de Collection), et travaille actuellement sur un programme de recherche du Comité des travaux historiques et scientifiques (CTHS) relatif aux membres des sociétés savantes en France. Sa dernière publication porte sur le « Paris déplacé, du XVIIIe siècle à nos jours » (Paris, Éd. Parigramme, 2011).

INHA
Galerie Colbert
Salle Fabri de Peiresc
2 rue Vivienne
75002 Paris

Source : http://patrimoine.hypotheses.org

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