Colloque : « Un dieu peut-il mourir? Enquête sur la fin des cultes dans l’Antiquité gréco-romaine »

De même que certains cultes ont été introduits, voire créés, d’autres ont certainement été progressivement abandonnés, délaissés ou sont tout simplement tombés en désuétude, en dehors de tout conflit « religieux » avec le christianisme ou d’événements exceptionnels comme une destruction de cité. Or on sait que dans l’Antiquité un culte liait une communauté et une divinité : alors pourquoi et comment ces liens s’effaçaient-ils ? Avec quelles conséquences pour la communauté humaine ? Ce sont ces processus de la dynamique religieuse antique que l’on tentera d’explorer, en particulier dans leur dimension sociale.

En dehors de quelques cas très exceptionnels, la question de la disparition des religions antiques n’est en règle générale abordée que via le thème pour le moins classique de la fin du paganisme. Néanmoins, puisqu’aucun Ancien ne s’est jamais défini comme « païen », il faut bien convenir que cette manière de voir est pour le moins réductrice, puisqu’elle se limite à présenter cette disparition comme la conséquence d’une sorte de duel spirituel et séculaire dont l’issue démontrerait la supériorité du christianisme sur ledit paganisme.

Depuis environ une génération, cependant, notre vision de la vie religieuse antique a profondément évolué. Là où l’on parlait jusqu’alors de religions grecque, romaine, égyptienne, etc, la recherche récente a plutôt insisté sur l’importance des cultes proprement dits, avec à chaque fois des rites et des croyances spécifiques qui y étaient associés. Une religion antique est ainsi désormais moins conçue comme un système dominé par une croyance qu’une somme de cultes particuliers plus ou moins articulés entre eux.

Or dans ce cadre, il existe un angle mort de la recherche actuelle que notre rencontre souhaiterait explorer. En effet, si les introductions et apparitions de cultes nouveaux sont assez bien étudiées (par exemple dans le cadre  de l’ouverture du monde hellénistique, ou dans celui de la constitution de l’empire romain), les disparitions ou abandons de cultes sont presque totalement délaissés, ne serait-ce que parce que les sources sont rares.

Pourtant, la vie religieuse antique n’a pu être qu’un phénomène dynamique d’apparition/disparition de cultes, sauf à admettre l’idée d’une accumulation permanente de cultes sur des siècles, voire des millénaires durant : est-il cependant concevable que la vie cultuelle d’un Romain du IVe siècle apr. J.-C. ait été quantitativement beaucoup plus riche que celle de son lointain ancêtre du VIIIe s. av. notre ère, simplement parce que douze siècles d’accumulation les séparaient ?

De même que certains cultes ont été introduits, voire créés, d’autres ont certainement été progressivement abandonnés, délaissés ou sont tout simplement tombés en désuétude, en dehors de tout conflit « religieux » avec le christianisme ou d’événements exceptionnels comme une destruction de cité. Or on sait que dans l’Antiquité un culte liait une communauté et une divinité : alors pourquoi et comment ces liens s’effaçaient-ils ? Avec quelles conséquences pour la communauté humaine ? Ce sont ces processus de la dynamique religieuse antique que l’on tentera d’explorer, en particulier dans leur dimension sociale.

Programme

9h00 Accueil

  • 09h15 Christian Stein (Dijon) : Présentation de la rencontre
  • 9h30 Christian Stein (Dijon) : Peut-on modéliser la fin d’un culte antique ?
  • 10h15 Francesca Prescendi (Genève) : Pourquoi les sacrifices humains ont-ils disparu ?
  • 11h00 Michel Humm (Strasbourg) :  La fin d’un culte gentilice ? La réforme du culte d’Hercule à l’Ara Maxima par Appius Claudius Caecus

12h00 Pause déjeuner

  • 14h15 Perrine Kossmann (Dijon) : Disparition de la dynastie, extinction du culte ? Le cas des Lagides
  • 15h00 Blaise Pichon (Clermont-Ferrand) : Les abandons de sanctuaires dans l’ouest de la Gaule Belgique du IIIe au Ve s. p.C.

15h45 Pause

  • 16h00 Karin Mackowiak (Besançon) : Conclusion

Lieu : Bâtiment Droit-Lettres, salle du Conseil Lettres – Université de Bourgogne, boulevard Gabriel, Dijon, France (21)

Contact : Christian Stein ; courriel : christian [dot] stein [at] u-bourgogne [dot] fr

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