Un nombre de postes ouverts d’enseignants chercheurs extrêmement faible

Ce n’est malheureusement pas un poisson d’avril. Le nombre de postes ouverts en archéologie et en histoire de l’art est extrêmement faible. Une telle réduction est triplement absurde alors que

  • le gouvernement parle de créer par un biais ou un autre un enseignement d’histoire de l’art, une formation qui manque cruellement dans le secondaire. Sera-t-elle uniquement le fait des musées alors que la discipline pourrait fêter cette année le 125e anniversaire de son introduction à l’université (en 1893, un arrêté nomme Lemonnier comme enseignant à la Sorbonne) ?
  • l’art et son histoire occupe de plus en plus de place dans l’espace public, que ce soit par les activités culturelles de tourisme ou par les débats politiques (le patrimoine)
  • la jeune recherche en France continue d’être performante, comme le montrent le nombre et la qualité des doctorats soutenus, qui donnent souvent lieu à des publications.
Maître de Conférences (dont Ile de France) Professeur (dont Ile de France)
Préhistoire
Mondes anciens Art et Archéologie 3 (1)
Moyen Age 1
Moderne (XVI-XVIIIe) 3*
XIX-XXe
XX-XXIe 3 (1)
Photographie
Cinéma 1
Théories du Visuel, approches de l’image 1
Arts non européens 1 (1)
Muséologie/patrimoine
Total 6 6

* dont un poste en archéologie moderne et contemporaine (Nantes).
NOmbre de postes ouverts : section 21 : 12 MCF, 31 professeurs; section 22 : 27  MCF, 25 professeurs

Mais que pouvons-nous dire actuellement à des bons étudiants en master qui veulent s’inscrire en doctorat : qu’ils ne trouveront certainement pas de place dans l’Université française ? Que la dynamique qui a soutenu l’essor de l’histoire de l’art depuis les années 1950 dans l’Université a été cassée ?

Or cette diminution concerne plus spécifiquement l’archéologie et l’histoire car le nombre de postes par section du CNU et par type (MCF, Professeur) n’a pas dans son ensemble baissé. Mais l’autonomie des Universités fait que plusieurs universités ont gelé des postes et que la prédominance des historiens dans les conseils permet à ceux-ci de continuer à assurer plus ou moins leur recrutement. Actuellement, l’écart entre le nombre de postes ouverts en archéologie et histoire de l’art par rapport à ceux ouverts en histoire est à peu près de 1 à 10.

Pour finir sur une note plus positive, signalons deux ouvertures de postes dont le profil est en partie lié au humanités numériques : à Lille (qui ouvre les deux postes vacants) pour le Moyen-Age et à Tours (plutôt en lettres : Renaissance et humanités numériques, un poste non pris en compte dans les statistiques).

Olivier Bonfait, rédacteur en chef du blog de l’APAHAU

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