Violence ordinaire dans l’Algérie coloniale – Camps, internements, assignations à résidence (17 février 2015)

Image72e séance du séminaire MADE IN ALGERIA – Généalogie d’un territoire

17 février 2015 – 18h-20h
Galerie Colbert
Salle Giorgio Vasari
Institut national d’histoire de l’art
entrée libre

Accès : 6 rue des Petits-Champs ou 2, rue Vivienne
75002 Paris

Le séminaire Made in AlgeriaEn s’appuyant sur le seul commentaire narratif d’œuvres littéraires qui ont un motif ou un sujet « oriental », et en proposant que la littérature du XIXe siècle ait été un procédé fictionnel en charge d’une construction de représentation, Edward Saïd a fondé une nouvelle critique qui a affecté tous les domaines de la création. C’est ce modèle de contre-champ critique qui sous-tend le séminaire et sa programmation. Soutenue par le croisement de sources visuelles et textuelles, il sera porté par des chercheurs algériens, français et étrangers, des cinéastes, des plasticiens et des écrivains.Deuxième séance

Entretien avec Sylvie Thénault, directrice de recherche au CNRS, autour de son ouvrage Violence ordinaire dans l’Algérie coloniale – Camps, internements, assignations à résidence (Odile Jacob, 2012), animé par les responsables du projet Made in Algeria, Zahia Rahmani et Jean-Yves Sarazin.

Pendant la guerre d’indépendance algérienne, les autorités françaises ouvrirent des camps d’internement pour les « suspects » arrêtés par la police ou par l’armée. Des dizaines de milliers d’Algériens y furent détenus. Recours ponctuel pour maintenir l’ordre public dans des circonstances extraordinaires ? Pas seulement. Ces camps n’étaient qu’une forme nouvelle de l’internement, dont elles avaient usé, depuis longtemps, pour réprimer les résistances qu’elles rencontraient en Algérie. Y compris en dehors des périodes de guerre ou d’insurrection.

Cet ouvrage ne se borne pas à dénoncer les duretés des autorités ou leurs dérives aux moments de crise. Il retrace l’histoire, tout au long de la période coloniale, de la pratique de l’internement dans sa mise en œuvre concrète par la France, depuis l’époque de l’indigénat. Pourquoi était-il utilisé ? Qui en était victime ? Quel rôle jouait-il dans la tutelle exercée par les colonisés ?

C’est toute la logique de l’arbitraire colonial que démonte l’une de nos meilleurs spécialistes dans cet ouvrage dépassionné mais clinique.


Made in Algeria, généalogie d’un territoire, est un programme initié par Zahia Rahmani, responsable du domaine de recherche « Art et mondialisation » de l’INHA et Jean-Yves Sarzain, directeur du Département des cartes et plans de la BnF en collaboration avec avec le MuCEM, Musée des civilisations de l’Europe & de la Méditerranée. Rythmé par un séminaire bimensuel à l’INHA en 2015, il précède l’ouverture au MuCEM de l’exposition du même nom, le 19 janvier 2016. Ce programme se veut opérer comme un moteur épistémologique sur les relations de causes à effets qui ont trait à l’histoire coloniale et ses représentations. Il donnera lieu à la constitution d’une base de données cartographiques consacrée au territoire de l’Algérie, un catalogue d’exposition et un colloque international suivi d’une publication.

 

Direction du projet Made in Algeria
Zahia Rahmani, responsable du programme de recherche « Art et Mondialisation », INHA
Jean-Yves Sarazin, Directeur du Département des cartes et plans, BnF

Coordination du projet Made in Algeria
Marie Civil, chargée d’études, INHA
Aline Pighin, chargée d’études, INHA

Pour en savoir plus, cliquez ici.

 

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