13e symposium d’histoire de l’art de la mairie du XIe : « L’opéra parisien : du théâtre à la synthèse des arts » (Paris, 23 octobre 2019)

Suite au gala des 350 ans de l’Opéra qui s’est tenu au Palais Garnier le 8 mai dernier, la Mairie du 11 désire rendre hommage aux trois siècles et demi de création symphonique que la ville de Paris a mis en œuvre depuis que Pierre Perrin s’est vu attribuer, par lettre patente du 28 juin 1669, le Privilège royal pour l’établissement des Académie d’Opéra ou Représentations en Musique en Vers françois, et dans les autres villes du Royaume. Ce monopole sur l’organisation des représentations lyriques, qu’il ait été respecté ou non (il suscitera les querelles en chapelet autour de la musique italienne qui dureront cent cinquante ans), révèle l’attention que l’État moderne pouvait accorder, non seulement au spectacle conçu comme représentation esthétique de la souveraineté, mais aussi à l’intégration symphonique des arts du théâtre, de la musique et des lettres dans un lieu spécifiquement dédié à leur dialogue.

Deux siècles furent nécessaires à la réalisation complète de ce projet. L’opéra commença par occuper la salle du Jeu de Paume et de la Bouteille (1669 – 1672). Répétant à Versailles, il s’installa ensuite pendant près de quatre-vingt-dix ans au théâtre du Palais Royal et retourna aux Tuileries en 1763, avant de rejoindre la Porte Saint-Martin pendant les décennies révolutionnaires. L’itinérance n’est pas finie et ce symposium se propose notamment de l’explorer, puisqu’elle est elle aussi à l’origine de cette fascination qu’éprouve tout étranger débarquant à Paris, du début du XVIIIe siècle à nos jours, qui est bien souvent portée par l’opéra. Avant d’être associé à la vie de Bohème par ses compositeurs, il est le lieu qui donne le goût du jour et renseigne l’air du temps, instruit des manières et des modes et reflète avec fidélité les mœurs de la cour ou de la société mondaine.

Avec les XVIIIe et XIXe siècles, l’opéra parisien est devenu un monde dont il ne peut être question de se passer si l’on désire réussir ou arriver, maintenir sa place ou soutenir sa position. Ses fonctions sociales, politiques et économiques sont telles sous le Second Empire que l’empereur ne craint pas de lui édifier un temple dédié à la gloire de la musique et de son règne, qui fonctionne comme une antichambre esthétique du palais des Tuileries tout proche. L’opéra Garnier sera le chef-d’œuvre d’art total fusionnant les plus grands artisanats dans une vision de pierre, de peinture et d’ors destinée à écrasant par sa monumentalité de merveille du monde l’ancien palais du Louvre où logeaient les rois. C’était parachever le projet que Louis XIV et Colbert avaient conçus en 1669, quand ils avaient désiré que la musique, conformément à la vision apollinienne d’Empédocle, réordonne la ville, le royaume et le monde par son pouvoir de grâce.

 

PROGRAMME

10 :00 Accueil des participants et présentation par Louis Bacaud et Christophe Henry

Première session / Aspects des origines : mansions, costumes, décors

Modération : Cécilie Champy-Vinas (Conservatrice, Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris)

 

10 :30 Christophe Henry (Professeur agrégé – Lille, Lycée Faidherbe)

Une synthèse sacrée et profane : aux sources de l’opéra.

 

11 :15 Jean-Noël Vigoureux (Professeur à l’Istituto Marangoni de Paris)

Trajectoires du costume d’opéra 1650-1950.

 

12 :00 Discussion plénière et pause méridienne

 

Deuxième session / Du théâtre impérial à l’œuvre d’art totale

Modération : Christophe Henry (Professeur agrégé – Lille, Lycée Faidherbe)

 

14 :00 Louise Bacaud (Ecole du Louvre / Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales)

Décor et décorateurs au théâtre impérial de l’Opéra (1854-1870) : le crépuscule des féeries.

 

14 :45 Philippe Rivoirard (Architecte et historien)

Charles Garnier, un génie de l’architecture pour l’opéra de Paris. 

 

15 :30 Pause-café

 

Troisième session / L’opéra entre génie et politique

Modération : Louise Bacaud (Ecole du Louvre / Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales)

 

16 :00 Gérard Sutton (Enseignant au CRR de St-Maur-des-Fossés et à la Schola cantorum)

Wagner dans la tourmente de la revanche / Richard Wagner et la France (1860-1918): entre « wagnérophilie » et « wagnérophobie ». 

 

16 :45 Michela Niccolai (IHRIM, Lyon 2 – Laboratoire de Musicologie, ULB, Bruxelles)

Louise, « opéra-Montmartre » de Gustave Charpentier (1900).

 

17 :30 Pause technique

 

Quatrième session / Concert

Présentation : Martine Debieuvre, Première adjointe au Maire du 11ème arrondissement de Paris

 

18 :00 Concert du baryton Mathias Guillaumond-Kopytto, accompagné au piano par Zoé Hoybe.

 

L’opéra parisienDu théâtre à la synthèse des arts

Mercredi 23 octobre 2019

Sous la direction de Louise Bacaud et Christophe Henry

Sur proposition de Martine Debieuvre

Lieu : Mairie du 11e – Salle des Fêtes – Place Léon-Blum 75011 PARIS – Métro Voltaire

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