Appel à communication : « Art(iste)s en résistance » (Le Mans, Angers, 6-8 novembre 2019)

Olivier Long, « Tous solidaires des solidaires », 2017, affiche, Fontainebleau, collection de l’artiste.


Ce colloque intitulé « Art(ist)es en Résistance », organisé par les Universités d’Angers et du Mans en partenariat avec l’Université de Farmington, abordera le rôle politique des art(iste)s dans nos sociétés à travers une approche pluridisciplinaire. Il visera à mettre en relief la manière dont les art(iste)s participent au débat politique dans les démocraties.

 

De la littérature abolitionniste à la peinture anti-guerre, de la photographie documentaire au cinéma engagé, les arts sont des outils de résistance à l’idéologie dominante. Les pratiques artistiques permettent aux citoyens d’exprimer leur opposition dans les sociétés démocratiques et/ou autoritaires. Sous couvert de la métaphore visuelle ou poétique, les artistes imaginent des réalités alternatives qui peuvent être interprétées comme des arts de la résistance. Depuis la deuxième moitié du XXe siècle, la prolifération de courants artistiques, la diversité des objets considérés comme de l’art, la multiplicité des expérimentations et des explorations, ainsi que la variété des médias utilisés amènent à s’interroger sur la nature des œuvres d’art contemporaines, sur les expériences esthétiques qu’elles procurent et les implications politiques qu’elles peuvent avoir. Une forme historique de « résistance » encourage à produire des œuvres censées transformer le monde ou qui résistent aux industries culturelles et à la publicité (notamment le ready-made, objet de résistance aux classifications artistiques traditionnelles sous l’apparence banale d’un objet usuel). Par ailleurs, la période postmoderne tout particulièrement a généré des théories et discours faisant état d’un engagement qui se veut indissociable des pratiques artistiques et qui s’en réfère souvent à une culture de la résistance. Arthur Danto, Jacques Rancière, Dominique Baqué, Guy Debord, Violaine Roussel, ont néanmoins souligné les difficultés que rencontrent les artistes souhaitant maintenir leur indépendance créatrice dans les sociétés capitalistes où la valeur marchande de leur art tend à limiter l’audace politique.

Ce colloque abordera les questions suivantes : comment définir un art politique ? Quel est le rôle du chercheur par rapport à l’art militant ? Certains modes de lectures et de réceptions offrent-ils des modèles de résistance politique ? Les actes individuels de résistance créative ou artistique participent-ils à la dynamique des mouvements sociaux collectifs ou de grande ampleur ? Comment des mouvements tels que Black Lives Matter et #MeToo se reflètent-t-ils dans les arts? Les œuvres des périodes historiques antérieures sont-elles pertinentes pour les combats politiques contemporains ? Ainsi, en Amérique latine, avec l’indépendance des colonies, certains mouvements ont pu émerger, suscités par le désir de questionner des valeurs esthétiques et éthiques, et de rompre avec le classicisme et l’hégémonie de la politique colonialiste. Dans ce contexte, comment se situent les mouvements artistiques comme le muralisme mexicain, le modernisme brésilien ou le groupe cubain Minorista ?

Les organisateurs invitent les contributeurs à proposer des présentations de 20 minutes sur les arts de la résistance – toutes œuvres (littéraires, filmiques, musicales, théâtrales, artistiques) qui expriment ou soutiennent la résistance politique. Nous encourageons les participants à réfléchir sur les pratiques artistiques en tant que modes de résistance aux différentes formes d’oppression (politique, sociale, postcoloniale), y compris nos habitudes de consommation et de communication.

Les propositions (env. 250 mots) et une courte biographie sont à déposer sur le site https://resarts.sciencesconf.org
avant le 15 avril 2019.

Il est nécessaire de créer un compte avant de pouvoir remplir le formulaire de dépôt.

 

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