Appel à communication : « L’objet égyptien. Source de la recherche » (Paris, juin 2015)

Vase à onguent en forme de lion prophylactique« Tirer des collections, pour l’instruction du public, l’enseignement qu’elles renferment et […] former les conservateurs, les missionnaires et les fouilleurs […]. », tel était le dessein de l’École du Louvre lors de sa fondation en 1882. Parmi les disciplines majoritairement archéologiques que l’institution se propose dans un premier temps d’enseigner, l’égyptologie figure en bonne place et les collections du Louvre servent de support à l’apprentissage de cette discipline.

C’est cette tradition, toujours vivante, qui nourrit le propos de ce colloque ; il vise à mettre en lien les différentes recherches, universitaires et muséales, qui privilégient « l’objet » comme support de leurs études ainsi que les documents (archives patrimoniales, relevés, fac-similés, registres, inventaires, etc.) qui peuvent éclairer son contexte. Nous proposons de décliner cette réflexion en quatre thèmes volontairement ouverts, qui permettent d’envisager les différents aspects de l’égyptologie d’un point de vue avant tout « matériel ».

D’un monde à l’autre : interpréter une civilisation.
Les égyptologues, et avant eux les auteurs grecs et romains, ont tenté de nommer, d’interpréter et de classer les productions matérielles de la civilisation pharaonique à l’aune de leurs propres modes de pensée. Cette démarche a suscité un écran culturel dont les chercheurs d’aujourd’hui sont les héritiers, aussi les catégories mises en place de nos jours risquent-elles de ne pas correspondre à la pensée des anciens Égyptiens.
Les communications mettront en valeur ces différences et les problèmes méthodologiques qui en découlent, tout en proposant dans la mesure du possible une réflexion sur la façon dont les Égyptiens eux-mêmes concevaient leur propre civilisation et leurs productions.

La fabrique des classifications : constituer un corpus.
Lorsqu’un chercheur établit un corpus d’objets, la définition de celui-ci passe par une série de choix, chaque étape permettant d’élargir ou au contraire de resserrer le champ de la recherche. De ces choix dépendent largement les données que l’on extrait de l’étude de la documentation, dont la nature, la densité et même la pertinence varient grandement selon les approches envisagées.
Les communications seront l’occasion d’aborder la question du choix et de la délimitation d’un corpus, tout en présentant les résultats et les conclusions que l’on peut tirer de l’étude de grands ensembles d’objets.

Du site aux collections : à la recherche du contexte perdu.
Pour de nombreux objets égyptiens de collections, provenances et contextes sont peu ou mal connus. Les étudier aujourd’hui impose un travail à la fois sur les objets eux-mêmes et sur des sources annexes pour tenter d’en reconstituer l’histoire : c’est le cas entre autres de la documentation muséale, mais aussi des récits de voyageurs, relevés ou fac-similés, etc.
Les communications s’attacheront à illustrer l’apport de ces documents pour l’égyptologue, à travers des études de cas.

Techniques et matériaux : retour aux sources.
La matière des objets est en elle-même porteuse de sens pour les égyptologues. Les études sur le sujet permettent d’apporter des éclairages inédits sur des questions aussi diverses que les techniques de fabrication, les circuits commerciaux des matières premières ou les études relatives aux ateliers, etc. Elles s’appuient parfois sur des analyses scientifiques (physico-chimie, biologie, xylologie, etc.).

Conditions de soumission

Les communications viseront à mettre en avant l’apport de l’étude de la matière des objets pour l’égyptologue, de préférence à travers des exemples concrets. Un forum des jeunes chercheurs, organisé le 19 juin après-midi, permettra aux chercheurs de Master, 3e cycle, doctorants de s’exprimer sur les thématiques du colloque (présentation de leurs recherches en 15 minutes).

Les jeunes chercheurs souhaitant participer à ce Forum doivent transmettre leurs propositions de communications (1 500 signes) pour le 15 février 2015 au plus tard.

L’École du Louvre consacrera un colloque international à L’objet égyptien. Source de la recherche, les 17, 18 et 19 juin 2015.
Les actes de cette manifestation feront l’objet d’une publication.

Comité scientifique

  • Christophe Barbotin, conservateur en chef, département des Antiquités égyptiennes, musée du Louvre ;
  • Hélène Guichard, conservateur en chef, département des Antiquités égyptiennes, musée du Louvre ;
  • Dominique Farout, responsable de la section égyptologie, École du Louvre ;
  • Didier Devauchelle, professeur d’histoire, langue et archéologie de l’Égypte ancienne, directeur de l’équipe CNRS HALMA-IPEL (UMR 8164), université Charles-de-Gaulle Lille 3 ;
  • Luc Delvaux, conservateur de la section Égypte dynastique et gréco-romaine, musée du Cinquantenaire, Bruxelles ;
  • Philippe Durey, directeur de l’École du Louvre ; Sophie Mouquin, directrice des études, École du Louvre

Comité d’organisation

  • Anne-Hélène Perrot, doctorante École doctorale Lille Nord de France, chargée de cours, École du Louvre ;
  • Renaud Pietri, doctorant allocataire de recherche École du Louvre-Montpellier 3, chargé de cours, École du Louvre ;
  • Juliette Tanré, doctorante École du Louvre-Lille 3, conservateur, Établissement public Paris Musées,
  • Françoise Blanc, responsable des Éditions et colloques, École du Louvre.

 

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