Appel à publication : « La nature du naturalisme »: un questionnement transhistorique », RACAR (Revue d’art canadienne / Canadian Art Review)

Michelangelo Merisi da Caravaggio, La Mort de la Vierge (détail)En dépit de sa complexité et de ses ambiguïtés, la définition du naturalisme dans l’art est souvent tenue pour acquise. En effet, l’histoire de l’art continue d’être schématiquement divisée en périodes selon le degré de naturalisme. Ainsi, par exemple, les chapiteaux végétaux remarquablement véridiques de la cathédrale de Reims sont décrits comme une rupture par rapport au style médiéval qui serait typiquement « abstrait » ; et des artistes comme Caravage sont régulièrement étiquetés « naturalistes » dans des textes historiographiques divers, sans que cette description soit sérieusement expliquée ni remise en question.Il est évident, pourtant, que les relations entre l’art et la nature sont loin d’être si simples. Les œuvres d’art peuvent tenter d’imiter directement un aspect de la nature tout en ignorant ou en rejetant activement d’autres ; un intérêt général pour les phénomènes naturels ne signifie pas nécessairement une technique « naturaliste », et vice-versa. La perspective bascule de façon encore plus radicale lorsque nous prenons comme cadre une histoire de l’art mondiale. La définition de la nature est en elle-même, bien sûr, une question philosophique complexe: la distinction entre Natura naturans et Natura naturata en est un aspect crucial parmi bien d’autres.Dans ce numéro spécial de RACAR (Revue d’art canadienne / Canadian Art Review), nous souhaitons problématiser le concept de naturalisme dans les arts visuels. Quels sont les critères qui définissent une œuvre, un corpus ou un style comme naturaliste ? Comment les artistes formulent-ils leur approche à la nature à travers le contenu, la forme et la fonction de leurs créations ? Faut-il distinguer le naturalisme des termes fréquemment utilisés comme ses synonymes, tels le réalisme et la mimesis ? La catégorie d' »art naturaliste » est-elle d’une quelconque utilité pour le discours historiographique, ou serait-il préférable de l’abandonner ? La question de la nature du naturalisme, soulevée par les artistes et les théoriciens tout au long de l’histoire, demeure d’actualité.Nous invitons des propositions d’articles (en français ou en anglais) traitant de la question du naturalisme dans l’histoire de l’art. Les textes qui se penchent sur des questions théoriques générales ou qui se concentrent sur des études de cas sont fortement encouragés. L’appel est ouvert à des sujets provenant de toutes les périodes historiques, toutes les aires géographiques et culturelles et tous les médias artistiques.

Les articles (d’un maximum de 8500 mots y compris les notes) seront exigibles le 1er août 2015 et seront soumis à un examen par les pairs en double aveugle. Veuillez soumettre vos propositions d’un maximum de 250 mots et un court CV avant le 1er février à Sarah Guérin (s.guerin@umontreal.ca) et Itay Sapir (sapir.itay@uqam.ca).

« La nature du naturalisme: un questionnement transhistorique », numéro thématique de RACAR sous la direction de  Sarah Guérin, Université de Montréal et Itay Sapir, UQAM

 

Leave a Reply