Journée d’études : « Sculptures horizontales, 5e journée des jeunes chercheurs en sculpture » (Paris, 9 juin 2017)

Stephen Haweis & Henry Coles, Ariane de Rodin dans le jardin de la villa des Brillants à Meudon, 1903-1904, Musée Rodin

On a récemment marché à Paris sur les plaques au sol de Carl Andre et relu le texte où il explique que sa fascination pour l’horizontal vient probablement de sa pratique du kayak dans l’enfance. La sculpture horizontale n’est donc pas seulement une réponse à l’érection quasi phallique des statues : c’est une voie, une direction, un cheminement (un cas qu’on rencontre souvent dans le monumental horizontal des villes nouvelles, axes, voies, etc). Il y a « horizon » dans « horizontale ». Les sculptures-promenades de Richard Serra en attestent, mais on parlera plutôt de sculptures oblongues, de longues courbes. Pour un Giuseppe Penone, la sculpture à l’horizontale est un rappel de pratiques agricoles, où culture rime avec sculpture. Pour d’autres sculpteurs, le sol devient une surface de projection ou de dispersion (Barry Le Va). Il y a aussi des retombées de la sculpture (les “felts” de Robert Morris). La performance ajoute les reptations et les figures horizontales (on pense à Klaus Rinke). Faire tomber la sculpture, la passer de la verticale à l’horizontale, brouiller les axes du vertical et de l’horizontal (Daniel Spoerri) opère une remise en question des valeurs pratiques et symboliques, peut être politique dans le cas de l’iconoclasme renversant. Les inscriptions au sol de l’art minimal et post-minimal renouvellent, pour leur part, un usage longtemps réservé à la statuaire funéraire. Mais parler d’horizontalité en sculpture, c’est aussi parler du lieu d’implantation de la sculpture, surtout quand il s’étend à la place dans l’in situ, voire à l’open space dans les earthworks.

Auditorium du musée Rodin

21 bd des Invalides 75007 Paris

De 9h30 à 18h.
Accessible aux personnes à mobilité réduite. Entrée libre, dans la limite des places disponibles.
Ouverture des portes 15 minutes avant le début de la journée d’études.

>Plus d’informations sur le site du musée Rodin

> Télécharger le programme

 

PROGRAMME

 

Matinée

9h 15 – 9h30

Accueil des auditeurs

 

9h30

Catherine Chevillot
Conservateur général, directrice du musée Rodin
Accueil

 

9h45

Thierry Dufrêne
Université Paris-Nanterre
Introduction

 

10h15

Hélène Zanin
Musée Rodin, Université Nanterre et École du Louvre
Une « sculpture horizontale » chez Rodin ?

 

10H45

Eva Belgherbi
École du Louvre
Sculpter l’horizon. Barbara Hepworth/ Henry Moore.

 

11h15

Pause

 

11h30

Tarquin Sinan
Université Libre de Bruxelles
La révolution spatiale détournée d’Anthony Caro

 

12h00

Antoine Garrault
Université Paris I Panthéon Sorbonne
« Exercices en horizontalité » : redéfinir la sculpture aux Etats-Unis, 1965-1970

 

12h30

Pause déjeuner

Après-midi

13h45-14h

Accueil des auditeurs

 

14h

Pierre-Amir Sassone
Sculpteur
La sculpture horizontale, le blanc-seing de l’humilité, dialogue avec Thierry Dufrêne

 

14h45

Valentin Gleyze
Université de Rennes 2
Le corps malade comme monument contrarié : le cas du cycle de l’« Herbier » chez Alina Szapocznikow (1971-1972)

 

15h15

Mathilde Belouali-Dejean
École du Louvre
Pour une autre horizontale  : les Floorpieces d’Harmony Hammond

 

15h45

Pause

16h

Mathilde de Croix
Monnaie de Paris
et Frédéric Paul (sous réserve)
MNAM – Centre Pompidou
Présentation de l’exposition À pied d’œuvre(s) à la Monnaie de Paris

 

16h45

Pamela Bianchi
Université Paris VIII Vincennes-Saint Denis
Merci de ne pas marcher sur les vidéos

 

17h15

Mathilde Jouen
Université Paris VIII Vincennes-Saint Denis
Pesanteur et horizontalité : sculptures en flaque et sculptures en tas

18h

Fin de la journée

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