Appel à contribution – Atelier « Elaboration du corpus et traitement des sources en thèse »

Atelier méthodologique : élaboration du corpus et traitement des sources en thèse.

En collaboration avec la médiathèque du Centre national de la danse

Pour le premier atelier de la saison 2011-2012, nous avons souhaité adopter une perspective très méthodologique : mettre l’accent sur l’une des dimensions majeures du travail de thèse et ainsi réfléchir à deux questions majeures du parcours des doctorants, à savoir la construction du corpus et le traitement des sources.

 

Premier axe : Construire un corpus de thèse

La notion de corpus a retenu notre attention car elle renvoie à la fois à la première étape de la thèse, et au matériau que les recherches ne cesseront de redéfinir et de problématiser. Il nous semble particulièrement fécond que vous nous présentiez, à l’aide d’exemples bien délimités, une difficulté propre à votre corpus ainsi que la ou les méthodes mises en œuvre pour interroger ce corpus. Nous vous invitons à nous faire des propositions qui problématisent un ou plusieurs des aspects suivants (les questions listées ci-dessous ne sont bien sûr pas limitatives) :

  • Une fois le corpus constitué, quelle question lui poser ? Mais s’agit-il bien de deux étapes successives ? La problématique naît-elle avant la constitution du corpus, pendant ou après ? Corpus et problématique ne se définissent-ils pas plutôt réciproquement ? Ainsi comment articuler ces deux aspects du travail ?
  • Quel rôle joue l’interdisciplinarité souvent propre à l’objet de recherche « danse » dans le choix du corpus et des méthodes ?
  • Quels sont les problèmes soulevés par le fait de travailler sur un corpus contemporain et en évolution ?
  • Dans quelle mesure le choix du corpus est-il le résultat d’une réflexion scientifique mais aussi de idéologique, politique ?
  • Comment articuler l’exigence de complétude et la nécessité d’une sélection puis d’une hiérarchisation au sein de l’ensemble sélectionné ? (voir par exemple le choix d’un corpus primaire et d’un corpus secondaire)
  • Comment allier l’ambition de la construction d’un ensemble cohérent, qui est celle du travail de thèse, avec l’hétérogénéité et/ou la dimension lacunaire du corpus ? (voir la question de la périodisation en histoire, ou plus largement de la typologie)

 

Deuxième axe : Traitement des sources.

Le travail d’élaboration du corpus est intrinsèquement lié aux questions de traitement des sources. Ces deux étapes méthodologiques qui agissent souvent simultanément sont l’objet d’un dialogue permanent. Ce second temps de l’atelier sera consacré aux problèmes posés par la collecte des sources, l’enregistrement des données, leur classification et leur transformation par le travail d’analyse, d’interprétation et d’écriture.

1. Enregistrement et classification des sources : méthodes et outils

  • Dans quelle mesure les sources en danse nécessitent-elles d’avoir recours aux méthodes d’enregistrement et de classification de disciplines telles que l’histoire, la sociologie, l’anthropologie, etc. Comment articuler différentes méthodes ? Quel est l’impact du choix de la méthode et des ancrages disciplinaires sur les hypothèses développées et les résultats ?
  • Quels outils pour enregistrer et restituer les informations vues, entendues, vécues, dansées (par exemple quand il s’agit de constituer un terrain, d’établir un recueil de données) ?
  • A l’aide de quels outils travailler pour organiser cette première « matière brute » que constituent les sources ? Par exemple pour appréhender l’hétérogénéité des supports : écrit, image, vidéos, témoignages, etc. Quel cheminement méthodologique, quelle organisation logique adopter pour une classification efficace des données adaptée à son sujet ? (structure par chapitrage thématique, par type de sources, par provenance des documents, travail chronologique)

Nous vous invitons à présenter les outils de classification que vous utilisez (tels que les logiciels File MakerPro ou Excel, voir aussi Zotero pour les sources bibliographiques). Dans quelle mesure l’utilisation de tels outils permet de faire ressortir de nouvelles questions, de résoudre une difficulté ou de progresser dans l’appréhension du sujet ?

  • Quels sont les enjeux scientifiques et politique liés à l’élaboration d’un système de classification des sources ? Comment s’opèrent les choix entre sélection et abandon ?
  • Dans quelle mesure l’objet « danse » convoque-t-il des sources spécifiques, et donc des problèmes méthodologiques eux aussi spécifiques ? Comment restituer la présence des corps inscrite dans les sources qui produisent des discours sur la danse ? Mais aussi comment le discours de la thèse peut-il restituer pour l’exploiter une source non verbale (un spectacle, l’observation du danseur) ? Quelles sont les approches méthodologiques mises en oeuvre dans les travaux de recherche qui posent le corps du chercheur et sa pratique artistique comme source principale de son travail ?
  • En quoi la hiérarchisation des sources est-elle déterminante dans l’approfondissement du sujet et le développement de la problématique ?

2. Analyse, interprétation et réécriture :

Nous vous invitons à examiner les opérations de transformation qui font suite à une première phase d’observation et de prise de connaissance des sources, et qui résultent du travail analytique puis de l’écriture.

  • Quelles modifications ou confirmations se réalisent à l’analyse des sources au regard des hypothèses de travail posées en amont ? (découverte d’une source décisive, parti pris d’un assemblage original des sources…)
  • Quelle(s) fonction(s) et quelle(s) place(s) assigner à la source dans la structuration du travail (argument, valeur de légitimité) ?

 

Troisième axe : la question des archives, en collaboration avec la médiathèque du Centre National de la Danse.

Dans un premier temps, nous accueillerons l’équipe de la médiathèque qui nous présentera son travail de traitement et de valorisation des fonds d’archives à travers quelques-unes des collections de la médiathèque, ainsi que les enjeux de sa mission de conservation et de développement d’une mémoire chorégraphique.

Dans un second temps, nous tenons à rassembler les doctorants ou jeunes chercheurs qui ont particulièrement travaillé sur des sources issues des fonds d’archives du CND.

Quelles difficultés à aborder un fonds d’archive ? (lacune, profusion, contradiction des sources)

Quelle méthodologie pour quel type de source ? Quelles sources pour quelle histoire de la danse ?

Nous précisons bien que cette invitation reste ouverte et que vous pouvez nous envoyer des propositions d’intervention relatives à d’autres fonds que ceux du CND, en particulier des fonds mal connus, non classés et que vous auriez eu l’occasion de découvrir.

 

Nous vous rappelons que ces ateliers, organisés depuis mai 2007, sont proposés aux doctorants disséminés au sein de différentes universités et dans des disciplines très variées. Ils permettent, dans une atmosphère d’échange et de collaboration, de débattre des difficultés méthodologiques rencontrées dans le travail de thèse.

Les présentations sont avant tout des questionnements et non des communications abouties. Il nous semble particulièrement nécessaire d’insister sur cet aspect de “work in progress” pour cet atelier, où nous vous invitons à venir participer à notre réflexion commune en abordant vos doutes, vos difficultés, autour du corpus et du traitement des sources. Les échanges seront encadrés par des chercheurs confirmés, présents pour enrichir et orienter la discussion.

Nous vous proposons deux formats d’intervention :

Intervention classique : 15 à 20 minutes de présentation d’une question méthodologique + temps de discussion avec un répondant invité.

Dialogue : entre deux doctorants (ou plus) autour d’un objet de recherche commun, mettant face à face des méthodologies de recherche différentes pour les interroger. 30 à 45 minutes + temps de discussion avec un répondant invité.

Nous encourageons les dialogues interdisciplinaires autour des questions proposées !

Merci de nous faire parvenir vos propositions d’intervention, sous la forme d’un résumé de 2500 signes maximum, au plus tard le 28 septembre 2011, uniquement à l’adresse suivante : doctorantsendanse@gmail.com

Source : http://isis.cnd.fr/spip.php?article737

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