Journées d’études : « Des genres au queer, pratiques artistiques contemporaines » (Nice, 19-21 février 2015)

Angie Wilson, Questioning, 2013, fabric and ink
Tandis que les mouvements féministes datent des années 1960, depuis 2005, les relations entre les pratiques artistiques et les différentes formes de théorisation des politiques identitaires imprègnent les musées à Los Angeles, Paris, Tokyo sous les termes de « global feminism », « gender » ou « queer  studies ». L’heure semble à l’historicisation. Si l’histoire de l’art féministe et genrée est désormais entrée dans les pratiques académiques (Lille 3, Paris 8) et les écoles d’art françaises (Quimper, Bourges, Annecy), le queer et les politiques sexuelles sont plus rarement discutées en tant que méthodologies d’interprétation ou comme lieu d’interrogation de l’histoire des représentations.

Selon Joan Scott (1), le genre est avant tout un outil d’analyse historique. Travailler à partir de cet outil suppose donc de discuter de la norme, mais aussi de la performativité du sujet, de la construction sociale du corps et de l’arbitraire des valeurs de représentations distribuées aux femmes et aux hommes et surtout des relations de pouvoir. Les terminologies queer dans les pensées de Teresa de Lauretis ou de Marie-Hélène Bourcier, se nourrissent au contraire de la critique du sujet de Troubles dans le genre de Judith Butler au profit d’une dynamique de résistance, et d’une politisation du champ sexuel. Cette négociation entre politiques identitaires et politiques sexuelles dans le champ de l’art nécessite d’être interrogé depuis l’espace situé de l’école d’art.

Ces journées ont pour objectif de discuter des pratiques artistiques contemporaines à partir des politiques et théories identitaires et sexuelles. Quels sont les usages et les apports des pratiques artistiques aux théories genrées et aux théories queer ? Ainsi, nous avons invités des artistes, critiques, historien(nes) de l’art, à articuler les différentes acceptions du champs des politiques identitaires et sexuelles. Les études de genre et les queer studies sont pratiquées et travaillées indépendamment par la création contemporaine, comme outil critique permettant une analyse des constructions identitaires au cœur de l’analyse des savoirs, comme méthodologie de réécriture de l’histoire de l’art, et comme lieu d’énonciation spécifique.

Ces journées sont organisée dans le cadre du réseau ECART (European Ceramic Art & Research Team)

(1) Joan W. Scott, « Genre: une catégorie utile d’analyse historique », Cahies du GRIF (Paris), printemps, 1988, p. 45.

Programme

Jeudi 19 février

  • 18h : Accueil des participants, ouverture officielle par Jean-Pierre Simon, directeur de la Villa Arson, Amel Nafti, directrice des études et de la recherche et Frédéric Bauchet, artiste, professeur de céramique
  • 18h30 : Conférence inaugurale par Marie-Hélène Bourcier, activiste et théoricienne, maître de conférences HDR à l’Université de Lille 3 : Queer bodies as battlegrounds : Art et subcultures queer

Vendredi 20 février

  • 9h : Accueil
  • 9h30 : Introduction des journées par Sophie Orlando, historienne de l’art
  • 10h : Brice Dellsperger, artiste : Un genre de Cinéma
  • 11h30 : pause
  • 11h45 : Giovanna Zapperi, professeure à l’Ecole Nationale Supérieure d’Art de Bourges : Carla Lonzi : du refus de l’art à la désobéissance féministe
  • 12h30 : pause déjeuner
  • 14h30 : Damien Delille, historien de l’art et Tony Regazzoni, artiste ; Queer as Pop
  • 15h30 : Dorothée Smith, artiste, photographe et philosophe : De l’entre-deux, espace inassignable et indéterminé qui ouvre à tous les possibles
  • 16h30 : pause
  • 17h : Projection : Pauline Boudry et Renate Lorenz, film :  «To Valerie Solanas and Marylin Monroe in recognition of their desperation », 2013
  • 17h30 : Table Ronde dirigée par Patrice Blouin : Marie-Hélène Bourcier, Tony Regazzoni, Giovanna Zapperi, Damien Delille, Brice Dellsperger
  • 19h30 : Réception

Samedi 21 février

  • 10h : Damien Delille, historien de l’art : Ecrire une histoire de l’art queer
  • 11h : Emilie Jouvet, réalisatrice et photographe
  • 12h : Conclusions
  • 13h : Réception de clôture
VILLA ARSON
Grand Amphithéâtre
20 avenue Stephen Liégeard
Nice, France (06100)

 

 

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