Séminaire : « La table au Japon » (Paris, 5 mars 2015)

Bosse Le Gout5e séance du séminaire « Pour une histoire de l’art et de la table »

5 mars 2015 – 18h-20h
Galerie Colbert
Salle Giorgio Vasari
entrée libre

Accès
6 rue des Petits-Champs ou 2, rue Vivienne
75002 Paris

  • Estelle Leggeri-Bauer (INALCO)
    L’image du repas dans la peinture japonaise classique (XIIe- XVIIIe siècle)
    Dans la peinture ancienne (XIe-XIIe siècles), les aliments sont figurés dans des évocations de cérémonies ou de rites de passage. Il faut attendre l’époque médiévale (XIVe-XVIe siècle) pour voir apparaître, en particulier dans les rouleaux enluminés (emaki), des scènes de repas avec des personnes en train de consommer des aliments, parfois associées à des préparations culinaires. Absent du texte dont l’image est la transcription, le repas est généralement une invention du peintre qui s’appuie sur une tradition iconographique propre à la peinture : sa présence signale un événement faste ou un retour favorable de fortune. A partir de l’époque d’Edo (XVIe-XIXe), le repas est généralement associé à des moments festifs.Estelle Leggeri-Bauer est maître de conférences HDR à l’Inalco où elle enseigne l’histoire de l’art du Japon classique et la langue japonaise. Elle a étudié l’histoire de l’art à l’université Paris IV et dans deux universités au Japon et a enseigné à l’École du Louvre et à l’université de Heidelberg. Son domaine de spécialité est la peinture narrative (XIe-XVIIe siècle) selon une approche iconographique. Elle s’intéresse également aux discours sur l’art japonais antérieur aux apports occidentaux.
    Membre du Centre d’Etudes Japonaises (CEJ, Inalco), elle y co-anime un projet de recherche sur les manuscrits à peintures japonais dans les collections publiques françaises. Dans ce cadre, elle a co-animé un projet pluridisciplinaire consacré à un rouleau conservé à la BnF (http://manuscritsjaponais.hypotheses.org/) qui a donné lieu à Des Mérites comparés du saké et du riz illustré par un rouleau japonais du XVIIe siècle , co-édition BnF / Éditions Diane de Selliers, 2014. Elle a également assuré la direction scientifique de l’iconographie de : Le Dit du Genji illustré par la peinture traditionnelle japonaise du XIIe au XVIIe siècle , Éditions Diane de Selliers, 2007. En 2011, elle était commissaire scientifique de l’exposition « Emakimono et Tapisserie de Bayeux. Dessins animés du Moyen Âge. Lecture croisée de trésors nationaux japonais et français », qui s’est tenue au musée de la Tapisserie de Bayeux en 2011.
  • Christine Shimizu (musée Cernuschi)
    La vaisselle de la table au Japon : laques et céramiques
    L’Occident a souvent tendance à réduire la cuisine japonaise au seul sushi. Ceci est méconnaître la cuisine traditionnelle kaiseki élaborée en lien avec la cérémonie du thé. Cette présentation est destinée à montrer au travers d’objets de diverses époques (du XVIe au XXe siècle) la grande créativité des Japonais en matière de formes et de décors des récipients composant une table japonaise. Elle mettra l’accent sur l’importance de l’individualisation dans l’art des « tables » : à savoir l’utilisation d’une table individuelle jusqu’aux bols en laque, récipients et plats de service qui seront mis en adéquation avec des exemples de repas. Nous verrons ce qui différencie un service occidental d’une service à la japonaise. Ne seront pas abordés les ustensiles servant à la préparation des mets.
  • Jane Cobbi (CNRS)
    Couleurs et saveurs. De la présentation des plats à la palette des nourritures
    Un des premiers observateurs européens au Japon note au XVIe siècle : « Tous nos plats arrivent couverts sur la table, sauf le pain ; les Japonais font tout le contraire, et seul le riz est recouvert ». Les représentations picturales des plats donnent des indices sur le contenu, que l’on mettra en regard avec des données ethnographiques et historiques probantes, pour répondre à la question « Qu’y a-t-il dedans ? », dans la perspective d’une archéologie des saveurs.

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